La technologie

Samsung QE75Q950TS: le test complet

Il s’agit du produit phare des QLED et du téléviseur le plus populaire de Samsung en 2020. Le Q950TS possède tout le savoir-faire du constructeur coréen et veut s’imposer non seulement comme le meilleur écran LCD du marché mais aussi comme le véritable concurrent des modèles OLED. Mais est-ce la télévision intransigeante qu’elle prétend être?

Le plus beau de tous … mais pas le plus poli

Dans le domaine du statu quo et de la continuité de la conception, le Q950TS a quelque chose qui le distingue du troupeau. En effet, là où la plupart des fabricants de téléviseurs se contentent de modifier légèrement la forme et la taille des pieds, la proposition de Samsung a quelque chose de beaucoup plus ambitieux. La plus grande réalisation de la marque concernant ce Q950TS, c’est d’avoir réussi à réduire les bordures de l’écran, tout en réduisant l’épaisseur de la télévision. En effet, la dalle LCD 8K QLED dispose d’un système de rétroéclairage Full Led avec 480 zones (le même que celui du Q950R), le tout en seulement 1,5 cm d’épaisseur. De quoi rougir les dernières OLED de la concurrence.

Bien entendu, ce défi ne peut être relevé qu’en déportant une partie de la connexion de télévision. C’est là que la boîte One Connect de Samsung est utile. Le coréen nous y a habitué depuis quelques années maintenant, il cache les branchements de ses téléviseurs haut de gamme dans une box, certes quelque peu imposante, mais qui n’est reliée au téléviseur que par un fil presque transparent et qui permet à la fois l’alimentation et signal vidéo. Par conséquent, il est possible de cacher cette boîte dans un meuble et de retirer le faisceau de fils qui encombrent généralement le dos des téléviseurs. Nous avons déjà eu l’occasion de dire toutes les bonnes choses sur cette solution, lors des tests du Q90R ou du Q950R. Voici une occasion de nous répéter.

L’arrière du Q950TS est assez sobre. Sans connecteurs il n’est occupé que par les enceintes, le système de fixation murale et le pied solide à sa base. Bref, un modèle de sobriété. Concrètement, cette douceur de l’écran « sans bords » (le panneau occupe 99% de l’espace d’affichage) réduit la taille visuelle du téléviseur ce qui pour un monstre de 75 pouces n’est pas une tâche facile. Cependant, la cure minceur n’est pas sans conséquences sur les finitions de la télé. Celles-ci sont assez grossières pour un modèle vendu à partir de 6000 euros au minimum. En témoigne un montage qui peut paraître assez approximatif, surtout au niveau des angles du téléviseur.

Enfin, un mot sur la télécommande. Samsung propose une One Remote Premium, qui accompagne généralement les téléviseurs haut de gamme du fabricant. Minimaliste à souhait, il intègre des raccourcis pour Netflix, Prime Video et Rakuten TV et même un micro pour contrôler Bixby, l’assistant vocal coréen. C’est un choix très différent des pavés classiques remplis de boutons, et mis à part un rétro-éclairage qui aurait été le bienvenu, c’est une bonne décision.

Qualité d’image: QLED à son meilleur

En tant que produit phare technologique, le 75Q950TS ne peut pas se permettre d’afficher une qualité d’image moyenne. En fait, ce n’est pas le cas, bien au contraire. Le constructeur coréen a réussi à améliorer, même légèrement, la qualité d’image déjà excellente de son Q950R l’année dernière. Comment? ‘Ou quoi ? D’une part en rendant le téléviseur plus lumineux, ce qui lui permet d’exceller dans le contenu HDR. Il est donc d’autant plus regrettable de constater que Samsung ignore Dolby Atmos. Privilégier son propre format, HDR10 +, est plutôt logique d’un point de vue commercial mais cela pourrait s’avérer périlleux dans la mesure où la grande majorité des formes plaquées choisissent le format concurrent.

Consommation: un malheureux point noir

Avec une consommation électrique de 0,8 W en veille, le Q950TS est un cancre en matière de consommation électrique et l’un des téléviseurs les plus «gourmands en énergie» que nous ayons eu à tester ces derniers mois. Et ce n’est pas le Mode Ambiant, le système d’affichage optimisé qui permet d’afficher des tableaux et des photos à l’écran lorsque le téléviseur est en veille, qui améliorera cet équilibre écologique puisqu’il consomme alors autant que lorsque le téléviseur est allumé.

La quasi-perfection de l’image de ce QLED ne dépend pas d’une bonne dose de lumière bien répartie sur 480 zones. C’est aussi et surtout une question de colorimétrie et de précision des couleurs. Et là encore le Q950TS s’en sort plus qu’adéquatement avec un Delta E de 3,37 en DCI-P3, ou des couleurs très fidèles dans son mode cinéma. Le Delta E, pour les gris, affiche un très bon 1,47, ce qui confirme l’excellent contraste du haut de gamme de Samsung.

Comme pour la gamme QLED de l’année dernière, Samsung utilise son fameux filtre antireflet sur ce Q950TS, le meilleur du marché, ce qui améliore considérablement les angles de vision et réduit également l’effet de blooming (ce léger halo blanc autour des zones lumineuses dans les scènes sombres).

Enfin, dans la mesure où les sources 8K ne circulent pas librement, les capacités de montée en gamme de QLED sont décisives. Sur ce point, le processeur Quantum 8K est l’un des plus performants du marché et son IA ne cesse de s’améliorer pour affiner au maximum les contenus en basse définition. La mise à l’échelle fonctionne très bien sur le contenu 4K avec une image qui gagne en détails. En revanche, et c’est tout à fait normal, le Q950TS ne peut pas faire de miracles sur du contenu Full HD et encore moins sur des fichiers SD. Pour le reste, Samsung, comme ses concurrents, doit faire face à la pénurie de contenu 8K et ce ne sont pas les quelques reportages de la chaîne The Explorers qui justifieront un investissement qui varie de 6000 à 8000 euros selon la diagonale, selon que vous optez ou non. pour le modèle 65 pouces ou le modèle 75 pouces testé ici.

Tizen: progressez même chez Bixby

Le Q950TS est basé sur une interface Tizen parfaitement optimisée pour sa télécommande et plutôt rapide. Le système propriétaire du constructeur coréen est l’un des plus intuitifs du marché mais aussi l’un des plus agréables à utiliser. La barre de menu principale donne accès aux principales plateformes SVOD en ligne (Netflix, Amazon Prime, MyCanal, etc.), quant aux menus de paramètres, ils sont également conçus pour qu’un amateur puisse s’y retrouver.

Pas besoin d’appeler Google ou Alexa pour obtenir de l’aide, chez Samsung, l’assistant vocal est Bixby. Cette année, ce dernier a réalisé des progrès notables en français qui permettent à un utilisateur de l’embaucher pour modifier certains paramètres ou pour naviguer dans les menus. Bixby n’est pas encore au niveau de Google Assistant sur Android TV mais ce n’est plus ridicule. Enfin, Samsung ne tourne pas complètement le dos aux autres assistants vocaux, le Q950TS est déjà compatible avec Alexa et devrait bientôt l’être avec Google. Mais bien sûr, dans un environnement Tizen, ceux-ci seront moins efficaces que d’habitude. Enfin, les fans d’Apple ne sont pas exclus non plus avec la compatibilité AirPlay 2 et même une application native Apple TV +.

Audio: le talon d’Achille du QE950TS?

C’est sans doute la principale faiblesse du téléviseur premium de Samsung. Plutôt à l’honneur sur le Q950R de l’année dernière, la partie audio de ce nouveau millésime peine à nous convaincre. Cependant, sur le papier, avec ses 70W, le produit phare de Samsung a de quoi tenir la distance. Mais c’est là qu’il souffre le plus. Testé à quelques jours d’intervalle avec la référence TV en terme de son, le Sony XH95, la comparaison n’est pas flatteuse pour Samsung. C’est sans doute l’une des conséquences de la recherche permanente de finesse et pour cause, c’est dans les basses que la télévision s’essouffle rapidement. Une vraie honte à ce prix.

Il en va de même pour l’une des principales nouveautés de ce Q950TS, le suivi audio du sujet appelé «Object tracking Sound +» ou OTS +. Ce dispositif permet, en théorie, d’améliorer l’expérience audio en matérialisant le mouvement d’objets ou de sujets sur l’écran. Pour y parvenir, Samsung utilise ses six haut-parleurs et les capacités de calcul du processeur Quantum 8K, mais le résultat est loin d’être convaincant. À la réflexion, il aurait été préférable de rendre le téléviseur compatible Dolby Atmos, mais Samsung refuse de le faire.

Jeu vidéo: Samsung prêt pour les consoles de nouvelle génération

C’est l’une des forces habituelles de Samsung, et ce n’est pas le Q950TS qui changera la donne. Le fabricant coréen sait fabriquer des téléviseurs pour les joueurs. Très logiquement, le délai d’affichage est très faible (26 ms), mais ce n’est pas tout. Samsung propose également des options pour les joueurs dans ses menus. Le mode Motion Plus implémente un moteur de compensation de mouvement spécifique, mais cela se fait au prix d’un retard d’entrée plus élevé. Quant au mode Dynamic Black Equalizer, il vous permet d’éclairer artificiellement les zones d’ombre dans les jeux, ce qui est utile pour éliminer un ennemi. Dans ce cas, le joueur perd en fairplay et en fidélité des couleurs, qu’il gagne en efficacité. Après tout, une belle balle dans la tête vaut bien quelques concessions.

Le téléviseur Samsung 8K prend également en charge VRR (Variable Refresh Rate, pour faire varier le taux de rafraîchissement des images) et ALLM (Automatic low latency mode) qui permet, si l’utilisateur le souhaite, de basculer automatiquement le téléviseur en mode jeu lorsqu’une console connectée est allumée . Enfin, les joueurs apprécieront sans aucun doute le mode multi-vues qui permet de jouer en affichant sur l’image une seconde vidéo, de « walkthrough » au hasard.

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Raimunde Michaud

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