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La vague verte va-t-elle s’écraser dans la chambre haute?

Julien Bayou, secrétaire national du parti Europe Ecologie Les Verts, lors d’une réunion en février 2020 à Paris. – Lionel GUERICOLAS / MPP / SIPA

  • Près de la moitié des sénateurs seront élus le dimanche 27 septembre par les grands électeurs, dont 95% sont des délégués représentant les conseils municipaux.
  • Fort de leurs bons résultats aux municipales de mars et juin, les Verts espèrent que leurs nouveaux élus locaux leur permettront de remporter des sièges au Sénat et ainsi confirmer la «vague verte».
  • Mais cette élection a des spécificités et devrait réserver quelques surprises. EELV s’est fixé comme objectif de recréer un groupe à la Chambre haute.

Depuis des mois, nous parlons d’une dynamique parmi les verts. Les résultats des élections municipales du 28 juin étaient bien au-dessus des espoirs queEurope-Ecologie-Les Verts Le score de Yannick Jadot pour les Européens de mai 2019 a depuis été nourri. au-delà de ce que nous avons imaginé », suggère Hélène Hardy, membre du directoire.

Mais cette vague verte devrait être moins forte pendant élections sénatoriales 27 septembre
une élection indirecte par des délégués représentant les conseils municipaux. Cela n’empêche pas les Verts d’espérer remporter plusieurs sièges au
Chambre haute.

Trouvez un groupe qui a disparu en 2017

«Normalement, nous avons cinq candidats à un poste éligible», observe Esther Benbassa, sénatrice du Val-de-Marne, l’une des rares survivantes d’EELV dans le Sénat. «Il y a de fortes chances que nous ayons un groupe elcolo. Celui créé en 2012, a disparu en 2017 après des revers électoraux. EELV s’est donc fixé comme objectif de la ressusciter, et doit gagner de nouveaux sièges pour atteindre le seuil de dix sénateurs requis.

Après le municipal, les choses avaient l’air bien. «Nous avons multiplié par au moins trois notre nombre d’élus locaux», estime David Cormand, député européen EELV. Cependant, l’élection sénatoriale est un scrutin indirect, avec un corps électoral composé de parlementaires, de conseillers régionaux, de départements et de délégués municipaux, ces derniers représentant 95% des principaux électeurs.

Mais au siège, la prudence reste de mise. «Après le 28 juin, nous pensions pouvoir facilement créer un groupe», se souvient Hélène Hardy. En regardant de plus près la carte électorale, elle a tempéré l’enthousiasme. «Nous avons gagné les grandes villes, mais dans la périphérie et les zones rurales, nous avons enregistré peu de gains. Et nous n’avons pas gagné seuls aux élections municipales, mais avec des alliances, cela se ressent dans la composition des conseils municipaux des communes conquises », relativise le cadre EELV.

Un bonus grâce aux municipales

Les Verts ne négligent pas cette élection, d’autant que les sièges à pourvoir (172 sur 348) se retrouvent notamment dans les départements où ils ont récolté de bons scores le 28 juin. A l’instar de la Gironde, des Bouches-du-Rhône, du Bas- Rhin et Rhône, où les écologistes ont gagné Bordeaux, Marseille, Strasbourg ou Lyon, avec des alliances à gauche. Ils présentent des listes dans 50 des 64 circonscriptions renouvelables. Au siège, on mise sur une place gagnée «dans le Rhône, le Bas-Rhin, la Gironde et peut-être en Haute-Savoie et en Ille-et-Vilaine».

« C’est une bataille qui est passée sous le radar de l’opinion publique, mais nous l’avons en vue », avait déjà déclaré le patron du parti, Julien Bayou, au Sénat public en mars dernier. Si cette élection n’enthousiasme pas le grand public, elle n’en est pas moins importante pour un parti qui veut maintenir sa croissance. « Les Verts assument une stratégie vers le pouvoir, et rien n’est à négliger dans cette perspective », observe Daniel Boy, politologue au Cevipof.

« Nous avons de grandes villes, maintenant nous devons gagner du territoire »

«Élire des sénateurs, cela sensibilise, car cela reflète la confiance des élus. C’est intéressant pour les verts, qui recherchent une dimension de crédibilité, notamment avec les polémiques liées aux déclarations des nouveaux maires verts. [sur le sapin de Noël et le
Tour de France] », Répond Bruno Cautrès, politologue et chercheur CNRS au Cevipof. Gagner des sièges au Sénat, c’est aussi trouver une place dans une chambre chargée de représenter les territoires, la section locale. « Cependant, les Verts insistent sur cette notion de proximité ».

Gagner des sièges au Sénat et y créer un groupe serait d’autant plus utile aux Verts qu’ils n’ont pas de groupe à l’Assemblée. Le sénateur Esther Benbassa résume la question: «Les écologistes ont gagné les villes. Maintenant, nous devons gagner du territoire ». Au Sénat depuis 2011, elle se verrait prendre la présidence du futur groupe. Pour le former, EELV devra probablement recruter des sénateurs au-delà de ses rangs. Cependant, le Parti socialiste et EELV n’ont pas réussi à trouver un accord national, et l’union n’a été faite qu’à la carte, dans dix départements. Les discussions post-résultats ne seront donc pas si simples.

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Alveré Paquet

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