Économie

Les emplois ont disparu, les Américains se transforment en patrons

Des partisans de Donald Trump assistent à un rassemblement le 17 août 2020 à Oshkosh, Wisconsin (AFP / Brendan Smialowski)

Des partisans de Donald Trump assistent à un rassemblement le 17 août 2020 à Oshkosh, Wisconsin (AFP / Brendan Smialowski)

L’économie est morose, l’avenir incertain, mais il en faut davantage pour décourager les Américains: il y a eu plus de créations d’entreprises que jamais ces derniers mois aux États-Unis, un mouvement alimenté par un chômage massif et un financement facile.

« Ce n’est pas aussi surprenant qu’on pourrait le penser », a déclaré à l’AFP John Dearie, président et fondateur du Center for American Entrepreneurship.

«Les gens créent des entreprises parce qu’ils ont perdu leur emploi. Et parce qu’ils ont l’argent pour le faire », explique-t-il.

Les taux d’intérêt sont en effet au plus bas, les banques ont tendance à prêter, et le niveau de l’épargne a atteint un niveau très élevé, notamment grâce aux aides versées par le gouvernement.

Entre juillet et septembre, 1,6 million d’entreprises sont nées dans le pays, de loin un record. La barre du million d’entreprises créées n’avait jamais été dépassée en un trimestre.

– « Lauch me » –

Aux États-Unis, créer une entreprise semble souvent une évidence, et l’entrepreneuriat est même enseigné aux plus jeunes.

«La pandémie a vraiment encouragé les jeunes et les adultes à démarrer leur entreprise. La raison est très simple: des gens ont perdu leur emploi», observe JD LaRock, responsable du Réseau pour l’enseignement de l’entrepreneuriat, une organisation qui forme à l’entrepreneuriat, notamment auprès des jeunes. , dans douze pays.

«Les gens voient que le monde change et qu’il y a de nouveaux besoins», les concepts commerciaux y répondent, explique-t-il.

Depuis que la pandémie a secoué l’économie, il a vu «de très nombreux adultes» arriver avec l’idée de longue date «qu’ils n’ont jamais eu l’occasion ou l’argent pour se lancer».

C’est le cas de Leland Lambert, 38 ans. « Mi-juin, on m’a dit que j’allais être licencié », a déclaré à l’AFP l’ancien directeur des opérations d’un centre d’accueil, qui vit à Salt Lake City, aux Etats-Unis. Utah.

Lorsqu’il a découvert qu’il allait perdre son emploi, il était finalement « plutôt heureux ». Debout contre le mur, sans perspective de trouver un emploi à court terme, il a finalement mis sur les rails l’entreprise de coaching personnel qui lui traversait l’esprit depuis des années.

« J’ai toujours rêvé d’aider les gens à donner le meilleur d’eux-mêmes (…). Mais voilà, j’avais un travail, alors je me suis dit + je peux y penser pendant mon temps libre. + Puis j’ai perdu ça travail (…) alors j’ai décidé de me lancer « .

Pour affiner son projet, Leland Lambert a repris des études pendant six mois, au terme desquels il n’exclut pas de devoir chercher un emploi à temps partiel si son entreprise ne décolle pas assez rapidement.

– Livraison appréciée –

La crise a détruit 22 millions d’emplois aux États-Unis. La moitié d’entre eux ont été recréés, mais 8,4 millions d’Américains sont toujours au chômage – beaucoup n’y ont plus droit, sans parler de ceux qui ont vu leurs revenus baisser radicalement.

Si certains secteurs comme la restauration ou le tourisme souffrent encore, la création d’entreprise est parfois le seul moyen de gagner sa vie.

Cependant, il est difficile de savoir quels secteurs ont bénéficié de ces créations, car les données officielles ne le précisent pas.

John Dearie évoque notamment des activités « en lien avec la crise Covid. Par exemple, les activités de livraison de repas », via Uber, entre autres, qui demande à ses chauffeurs et livreurs de créer leur propre entreprise.

Tous les services de livraison d’achats en ligne – via Amazon, par exemple, qui nécessitent également la création d’une entreprise – ont également un bel avenir devant eux, déclare John Haltiwanger, professeur d’économie à l’Université du Maryland.

« Le Covid-19 accélère les tendances déjà en cours dans l’économie », note-t-il, comme le développement des ventes en ligne et toutes les activités qui y sont liées.

Pour lui, il y a donc « beaucoup d’opportunités » à saisir, car « une partie de ces changements deviendra permanente, et les entreprises qui faciliteront cela fonctionneront, je pense, bien ».

Une part importante de la population américaine continue en effet de télétravailler et de nombreux étudiants ne sont pas encore retournés à l’école.

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Yseult Sauveterre

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