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10 gestes de barrière pour éviter de devenir paranoïaque face au coronavirus

Bien sûr, ce n’est pas nouveau, mais on voit bien que l’on assiste ces derniers mois à une montée aux extrêmes dans ce domaine avec la Covid-19. Dans un tel contexte, comment ne pas être affecté par le virus de la négativité et garder un esprit positif et optimiste, même si les études scientifiques nous disent qu’avoir un tel esprit est bon pour nous? santé mental et physique?

La première étape est d’être conscient de ce qui est en jeu. Nous sommes, en fait, victimes de divers «conspirateurs du malheur». Le premier est tout simplement notre cerveau, dont le mode de fonctionnement contribue souvent à déformer notre perception de la réalité. Cela a un biais négatif qui nous rend plus sensibles aux mauvaises nouvelles dont nous nous souviendrons mieux, car cela provoquera des émotions fortes et du stress en nous. Il est programmé de cette manière pour des raisons de survie biologique. C’est en interprétant différentes informations sur un danger potentiel que l’homme a en effet pu échapper à la mort et ainsi perpétuer l’espèce.

Notre cerveau déforme également notre perception de la réalité par des distorsions cognitives. Ils font référence à une méthode de traitement erroné de l’information par notre cerveau qui conduit à une perception déformée de nous-mêmes et du monde, entretenant des pensées et des émotions négatives. Cependant, parmi ces distorsions cognitives, on retrouve le catastrophisme (s’attendre à une catastrophe en tout cas), la dramatisation (amplifiant l’importance d’une erreur ou d’un fait désagréable, mais inoffensif) ou le filtre mental (ne voir que les aspects négatifs en minimisant les aspects positifs ).

Enfin, parmi les conspirateurs internes de malheur, nous pouvons mentionner ce que le conférencier suédois Hans Rosling a appelé les «instincts dramatiques», à savoir une vision du monde dramatique qui est en grande partie le résultat de notre ignorance. Dans son travail Factfulness (Flammarion, 2019), il en a compté dix, dont l’instinct négatif (le sentiment que le monde va de plus en plus mal), l’instinct de la perspective unique (la nécessité de rechercher une seule cause à un problème et une solution simple) ou l’instinct du blâme (le fait de considérer que lorsque les choses tournent mal, c’est lié à une «mauvaise personne avec de mauvaises intentions»).

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Dans le même temps, de nombreux acteurs, comme Roy Baumeister et John Tierney dans Le pouvoir du mal (Penguin, 2019) qualifiées de «marchands maléfiques», ont également tendance à avoir un biais négatif, voire catastrophique. Ils s’efforcent plus ou moins consciemment d’exploiter et d’instrumentaliser les peurs pour capter l’attention du public et le faire réagir en ne voyant et en se focalisant que sur le pire scénario et / ou sur le scénario «si rien n’est fait».

Ce sont principalement les médias pour des raisons commerciales et financières («la peur vend»). Ce sont aussi tous les acteurs qui, dans la sphère publique, pour des raisons d’ordre idéologique, politique ou stratégique mettent systématiquement l’accent sur ce qui ne va pas, ce qui se détériore et la catastrophe qui nous attend: syndicats, partis d’opposition, ONG et associations, etc. Ils peuvent être tentés de recourir à une «éducation aux catastrophes» pour alerter l’opinion et les décideurs et les sensibiliser.

De toute évidence, les adeptes des pensées radicales – popularistes, extrémistes de tous bords, fondamentalistes et autres conspirateurs – sont par excellence des «conspirateurs du malheur» qui véhiculent une vision catastrophiste. Enfin, elle peut aussi concerner des individus qui, souvent dans une logique carriériste, chercheront à jouer les cassandres: des essayistes déclinologues, collapsologues ou néo-malthusiens aux consultants et économistes qui veulent apparaître comme ceux qui avaient prédit la catastrophe.

La solution est-elle de se concentrer sur la positivité? Pas si sûr. Premièrement, le discours positif n’apparaît pas toujours comme le plus crédible aux yeux du public. La nature de ce message est généralement considérée comme naïve et même «hors-sol»: on lui reproche de refuser de voir la réalité. L’expéditeur de ce type de discours semble également suspect. Il peut être considéré comme quelqu’un qui a intérêt à exprimer une telle vision des choses parce qu’il est du «bon côté» et / ou parce qu’il a quelque chose à vendre. Par ailleurs, les acteurs qui ont un discours positif sont aussi ceux qui font l’objet d’une forte méfiance dans une partie importante de l’opinion publique: gouvernements, institutions internationales, grandes entreprises. Il est évident que le clivage optimiste-pessimiste recouvre largement le positionnement que peuvent avoir les acteurs vis-à-vis du système économique et social, les optimistes peuvent être vus comme les défenseurs de celui-ci qui pensent que l’on sera sauvé par la science et La technologie.

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Alors que faire pour sortir de ce piège de la négativité avec le risque, à terme, de sombrer dans un pessimisme fataliste? Tout d’abord, comme nous l’avons fait ici, nous devons être conscients de ce qui se passe à l’intérieur et à l’extérieur de nous. Il semble également souhaitable de respecter quelques gestes de barrière si l’on ne veut pas être exposé au virus de la négativité et du catastrophisme. Nous pouvons en identifier dix:

(1) éviter la surexposition aux informations fournies par les médias et réseaux sociaux

(2) chercher à s’informer sur un sujet en recoupant les sources d’informations et en prenant en compte des informations qui ne correspondent pas forcément à notre vision des choses, même si cela peut nous conduire à revoir notre jugement initial

(3) accepter d’avoir une expertise limitée sur un sujet et mettre à jour ses connaissances sur la base de faits et de données solides

(4) faire la distinction entre le risque et le danger, ainsi qu’entre le risque perçu et le risque réel

(5) éviter d’idéaliser le passé, la plupart du temps reconstruit à partir de mémoires personnelles déformées ou d’une forme de «révisionnisme» collectif

(6) regarder la réalité des progrès réalisés au cours des dernières décennies, sans tout voir en rose et en minimisant les immenses défis auxquels nous devons faire face collectivement

(7) se méfier des chiffres isolés, surtout lorsqu’ils sont importants, comparer ces chiffres quand c’est possible et préférer leurs proportions à la place (les taux en%)

(8) éviter de tirer des conclusions générales à partir d’un ou seulement quelques cas inhabituels, exceptionnels, frappants ou anormaux, et de les replacer dans un contexte plus large, ou à partir de notre expérience personnelle

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(9) éviter de penser que les problèmes ont une seule et même cause et, par conséquent, que la solution est simple, et donc accepter la complexité, comme l’affirme Hans Rosling, les choses peuvent aller mal et mieux

(10) éviter, lorsqu’il y a un problème, de chercher à tout prix un coupable (un individu, un groupe, un pays…) et de le blâmer.

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Alveré Paquet

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