Économie

Vaste action contre Facebook aux Etats-Unis, le démantèlement d’Instagram et de WhatsApp exigé

Un manifestant appelle au démantèlement de Facebook le 21 novembre 2020 à San Francisco. – Jeff Chiu / AP / SIPA

Un combat titanesque est annoncé. La Commission de la concurrence américaine (FTC) et les procureurs représentant 48 États et territoires du pays ont annoncé mercredi avoir déposé une plainte contre Facebook, qu’ils accusent abuser de sa position dominante et ses coffres bien remplis pour évincer la concurrence.

La FTC, qui avait déjà imposé une amende de 5 milliards de dollars à Facebook en 2019, appelle notamment au démantèlement du groupe, avec une scission d’Instagram et de WhatsApp, acquis en 2012 et 2014 par Facebook. La société a promis de répondre en détail aux accusations, mais rappelle que la FTC avait validé ces rachats.

Concurrence « écrasée ou entravée »

De telles pratiques, selon les autorités, nuisent aux consommateurs en leur laissant moins de choix et en réduisant la protection de leurs données privées, et aux annonceurs en leur laissant peu d’alternatives pour placer leurs publicités.

Les autorités reprochent notamment à Facebook les prises de contrôle de l’application Instagram, en 2012 pour 1 milliard de dollars, et de la messagerie WhatsApp, en 2014 pour 22 milliards de dollars. Ils attaquent également les conditions imposées par Facebook aux développeurs de logiciels.

La FTC demande donc aux tribunaux de forcer à terme Facebook à revendre Instagram et WhatsApp. L’agence souhaite également que le groupe de Mark Zuckerberg cesse de contraindre les développeurs à accepter certaines conditions et lui demande son feu vert pour toute opération de reprise. Les procureurs, quant à eux, prétendent être informés de toute acquisition supérieure à 10 millions de dollars que le réseau social souhaiterait réaliser.

Course pour la messagerie partagée

Le premier réseau social mondial a systématiquement rejeté les accusations de monopole, arguant que les consommateurs ont beaucoup de choix sur la façon d’interagir en ligne. Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) sont généralement dans la ligne de mire des autorités américaines, qui les soupçonnent de profiter de leur position dominante pour écraser leurs concurrents.

Sachant qu’il était menacé, Facebook a tout fait pour compliquer un éventuel démantèlement. La société a récemment fusionné Messenger, Instagram et WhatsApp – officiellement pour plus d’interopérabilité, mais dans la pratique, cela pourrait servir d’argument pour expliquer qu’un démantèlement serait trop compliqué et pénaliserait trop Facebook.

Facebook n’est pas le seul géant de la Silicon Valley dans le collimateur des autorités. Le ministère de la Justice et onze Etats ont ainsi lancé une procédure contre Google mi-octobre, accusant le groupe d’abuser d’une quasi-hégémonie avec son moteur de recherche. Des accusations similaires ont été lancées à la fin des années 1990 contre le groupe informatique Microsoft. Après près de trois ans de procédure, le ministère de la Justice n’a cependant pas réussi à démanteler l’entreprise.

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Yseult Sauveterre

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