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Above and Beyond sur PC par jeuxvideo.com

Après s’être perdu dans les limbes du jeu de tir militaire moderne, Medal of Honor revient à ses origines, avec un nouvel épisode, exclusivement jouable en réalité virtuelle, très ancré dans le passé. Ce nouveau FPS «WWII» a en effet le goût d’un jeu des années 2000. Mais ce n’est pas nécessairement un défaut.

Cela fait plus de 8 ans que Medal of Honor a disparu des radars de jeux vidéo, avec un dernier épisode – Guerrier – de sombre mémoire. Noté 11/20 dans nos colonnes, Warfighter réunissait en quelque sorte tous les problèmes de FPS militaires des années 2010, qui ne pouvaient pas s’extirper de l’ombre d’un certain Modern Warfare. Après une convalescence bien méritée, Electronic Arts sort la licence du placard, avec une envie de revenir à l’essentiel, c’est-à-dire à la Seconde Guerre mondiale. Mais il y a une torsion, depuis Medal of Honor: Above & Beyond est en effet un jeu exclusivement jouable en réalité virtuelle, via la plateforme Oculus, mais aussi sur Steam (nous l’avons testé sur l’Oculus Rift S, mais il est également compatible avec le HTC Vive et le Valve Index). Aux commandes, on retrouve Respawn Entertainment, à qui l’on doit le très sous-estimé Titanfall 1 & 2 ainsi que le très bon Star Wars Jedi: Ordre déchu. Il faut également rappeler que les fondateurs de Respawn, en 2002, ont donné naissance à Medal of Honor: Allied Landing, probablement l’épisode le plus significatif de la franchise. On assiste donc à un double retour au pays.

Batailles au QG de la Gestapo

MoH: Above & Beyond, c’est donc une campagne solo composée de 6 chapitres – elles-mêmes divisées en missions – qui vous mèneront en Normandie, en Allemagne, en Tunisie ou encore en Norvège. À cela s’ajoute un mode multijoueur (regardez l’encadré ci-dessous) et un mode classique «Survie», qui vous fera affronter des vagues d’ennemis de plus en plus coriaces. Un programme assez complet donc, même si la pièce maîtresse reste bien sûr le solo.

Laissez de l’espace sur votre disque dur

Uniquement disponible sur PC via l’Oculus Store, Medal of Honor: Above & Beyond est le genre de jeu qui vous obligera à désinstaller d’autres titres. Il nécessite 180 Go d’espace libre pour décompresser / installer les fichiers et occupera finalement 173 Go sur votre disque dur.. Respawn recommande également fortement l’utilisation d’un SSD. Côté configuration, le studio recommande une GeForce RTX 2080 pour en profiter dans de bonnes conditions. Pour notre part, nous avons testé la majeure partie du jeu sur un PC équipé d’un RTX 2070, avec les paramètres graphiques au maximum, sans remarquer de réels ralentissements. Dans tous les cas, vous avez besoin d’une machine solide.

Plus d’OSS que 117, mais toujours avec un peu d’humour

C’est donc dans la peau d’un membre de l’OSS (vous pouvez choisir votre sexe et votre couleur de peau en début de partie) que vous participerez au conflit le plus meurtrier du 20ème siècle. La plupart du temps, cependant, vous serez entouré de compagnons d’armes que Respawn essaie de rendre aussi attachants que possible. Il y a donc les sœurs résistantes françaises Manon et Juliette, le tout jeune anglais Ollie, le «Sergent» (qui n’a donc pas de nom) ou les frères Vino. Tout un petit groupe hétéroclite d’officiers, de jeunes recrues et de civils luttant contre l’oppresseur, ce qui permet une narration entièrement à la première personne (VR oblige) et des briefings qui consistent en des dialogues semés d’humour.

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Les développeurs font donc le choix d’un ton plutôt léger, assumant le côté « pulpe » d’un scénario qui enchaîne les moments de bravoure, les tentatives de sabotage et les fuites dans les véhicules. Pour le réalisme, nous reviendrons, mais il faut avouer que l’ambiance générale du titre, qui lorgne plus du côté de « When the Eagles Attack » que de « We Must Save Private Ryan », n’est pas désagréable. En revanche, on coche devant une maquette des visages… étrange, pour ne pas dire perfectible, ainsi que des animations très raides, qui ralentissent un peu l’immersion. Et c’est sans compter sur le doublage, qui fait parler les soldats allemands en anglais (même entre eux) avec un léger accent teutonique. Quand on vous a dit que l’esprit était plus proche de When Eagles Attack …

En général, d’ailleurs, Medal of Honor: Above & Beyond n’est pas une gifle technique, loin de là. Les décors manquent de détails et de végétation, l’éclairage manque de finesse et le niveau de finition laisse à désirer. Nous avons en effet rencontré beaucoup de bugs visuels pendant la campagne., comme cet étrange moment où le corps de notre avatar – sans tête – était juste devant nous pendant toute une cinématique impliquant un officier nazi et un interrogatoire. D’autre part, la réactivité des commandes en réalité virtuelle est quasi irréprochable, rendant la progression et les combats très agréables.

Il est possible de porter trois armes à la fois, accessibles avec un mouvement vers la hanche droite ou vers l’arrière, mais aussi des coups d’adrénaline pour se soigner, que l’on administre d’un geste pointu sur la poitrine, et des grenades que l’on va être heureux de décoller avec nos dents. Le rechargement des armes est également efficace tout en restant très ludique: prenez un chargeur à votre ceinture gauche, approchez-le de l’arme, tirez sur la crosse, et vous êtes prêt à botter un nazi. Mention spéciale pour les fusils de sniper, qui créent un effet de zoom très agréable et naturel lorsque vous portez l’arme à vos yeux.

Medal of Honor: Above & Beyond - retour aux sources ... mais en réalité virtuelle

En termes de FPS en réalité virtuelle, et malgré une prouesse technique quelque peu terne, MoH: Above & Beyond est donc plutôt réussie. Mais méfiez-vous : on reste dans l’ultra classique, avec une série de missions souvent assez courtes et très scénarisées, dont la mécanique convoque un esprit «old school» comme on pouvait trouver dans les FPS du début des années 2000. Ne vous attendez à aucun système d’amélioration d’arme ou de personnage, ni de choix dans votre progression: ici, vous êtes là pour tuer des soldats de la Wehrmacht et des généraux nazis, sur fond de musique hollywoodienne, et c’est tout. On retrouve aussi Michaël Giacchino à la tête de l’OST, qui n’a pas d’égal lorsqu’il s’agit de composer de grands vols épiques «à la John Williams».

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Multijoueur: menace de bombe

Medal of Honor: Above & Beyond comprend un mode multijoueur qui permet à 12 joueurs de s’affronter sur une douzaine de cartes, à travers 5 modes. Allons au-delà du deathmatch classique, du deathmatch par équipe et de la «domination» pour évoquer «Mad Bomber», qui est sans doute le mode le plus intéressant du groupe. Il s’agit d’une variante du match à mort où chaque joueur est équipé d’une bombe qu’il peut larguer n’importe où dans le niveau. Une fois installé, le minuteur démarre et l’explosion se produit après une minute. Si un adversaire est dans le champ de la bombe au moment de l’explosion, vous marquez 5 points au lieu de 1.

Medal of Honor: Above & Beyond - retour aux sources ... mais en réalité virtuelleMedal of Honor: Above & Beyond - retour aux sources ... mais en réalité virtuelle

Toute l’astuce réside donc dans le placement de votre bombe, qui doit être la plus vicieuse possible. Car, bien sûr, l’adversaire a aussi les moyens de le désamorcer s’il le trouve, et ainsi voler vos points. Le résultat est un bon rythme, et un peu plus de subtilité par rapport au deathmatch très classique. Les cartes sont de bonne taille, assez verticales, avec beaucoup de chemins alternatifs., dans l’esprit de ce que l’on retrouve sur un Call of Duty. Bref, un mode multijoueur agréable, mais très classique si l’on excepte le mode fou bombardier. Reste à voir si la sauce prendra et s’il y aura des joueurs actifs dans les prochains mois.

Le débarquement comme si vous y étiez

Rythme et plaisir: l’essentiel est là

Medal of Honor: Above & Beyond - retour aux sources ... mais en réalité virtuelle

Cet aspect «démodé» n’est pas forcément un point négatif, car il permet à Respawn de se concentrer sur la variété des missions, ce qui est une vraie force de ce mode solo. En plus des décors assez variés évoqués au début du test, nous avons apprécié les différents changements de rythme et de nombreuses variations de gameplay. On passera ainsi d’une mission de sabotage dans un village français à un bombardement par avion, en passant par le nettoyage méthodique d’un quartier général de la Gestapo ou le vol de documents confidentiels. La légère composante «infiltration» du titre n’est cependant pas vraiment convaincante, la faute à un étrange comportement ennemi et à des scripts qui ne semblent pas toujours se déclencher au bon moment.

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Medal of Honor: Above & Beyond - retour aux sources ... mais en réalité virtuelle

Dans tout les cas, on ne s’ennuie jamais dans MoH: Above & Beyond, et c’est l’essentiel. Le fait que les missions soient courtes n’est pas nécessairement une mauvaise chose, car cela permet, d’une part, de se lancer dans des sessions de jeu courtes sans se sentir frustré et, d’autre part, d’avoir le sentiment de ne jamais faire deux fois la même chose. Et cela n’empêche pas la durée de vie d’être satisfaisante, puisqu’il vous faudra entre 8 et 10 heures pour atteindre la fin des six chapitres, selon le niveau de difficulté choisi. Du mode «normal», en outre, le défi vous attend, avec des ennemis qui vous repèrent rapidement et visent bien. Le titre propose également un système assez astucieux, qui montre un nombre variable d’étoiles au-dessus des adversaires, en fonction de leur niveau de menace. Face à 5 soldats allemands, vous éliminerez ainsi en priorité les 3 ou 4 étoiles, en gardant les étoiles sans étoiles pour la fin. Un système très « arcade », qui démarre naturellement un peu plus de réalisme, et que vous pouvez désactiver dans les options.

Les notes

+Bons points

  • Un mode solo très varié et bien rythmé …
  • Bonne durée de vie de la campagne (8-10 heures)
  • L’ambiance «série B» qui ne se prend pas trop au sérieux
  • Les spécificités de la réalité virtuelle sont bien intégrées
  • Le mode «Mad Bomber» en multijoueur, original

Points négatifs

  • … mais avec une structure ultra classique
  • Un manque global de finition
  • Techniquement un peu «terne»
  • Nécessite un grand PC et de l’espace sur le disque dur

Bien rythmé et plutôt long, Medal of Honor: Above & Beyond a le goût d’une bonne série B: les acteurs ne sont pas très bons, l’accent allemand est approximatif, certains décors sont dans des cartons, mais on prend un réel plaisir à faire des ravages sur lignes ennemies. Avec sa tonalité légère et très « pulp », son gameplay démodé – mais efficace – et ses mécaniques bien pensées pour la réalité virtuelle, le titre de Respawn est donc une bonne surprise, et ce malgré une composante visuelle qui aurait mérité plus . se soucier. C’est le genre de FPS presque anachronique en 2020, mais qui compense un certain manque d’ambition technique avec une belle générosité et des missions qui font la part belle à la variété. Quant au multijoueur, s’il s’avère sympa, mais plutôt anecdotique, il a le mérite d’allonger un peu plus la durée de vie.

Profil Jiikaa

Journaliste jeuxvideo.com

11 décembre 2020 à 09:15:00

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Marian Dufour

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