Économie

Actions technologiques américaines: chute durable ou simple correction boursière?


(Crédits photo: Adobe Stock -)

La récente chute des valeurs technologiques américaines au Nasdaq a secoué le monde financier. Les marchés américains ont certes rebondi vigoureusement depuis, mais ce choc soulève plusieurs questions.

Jeudi 3 septembre. Alors que les valeurs technologiques avaient atteint des niveaux stratosphériques les jours précédents, la rentrée scolaire semble avoir sonné le glas du rallye d’été. En une seule séance, le Nasdaq est tombé à 5,4% pour finalement clôturer à -4,96% à 11 458,10 points. Les principales actions de l’indice ont littéralement calé après avoir été le moteur du rebond du marché au cours des cinq derniers mois. Apple perd ainsi 8%, Microsoft 6%, Alphabet 5,1%. La chute est confirmée vendredi. Puis après une pause de trois jours sur les marchés en raison de la fête du Travail lundi, la baisse s’est poursuivie mardi. Bref, le Nasdaq prend trois jours consécutifs de correction.

Le phénomène est scruté de près et gagne les marchés européens. Le prélude à un krach des valeurs technologiques? Pas de réponse Frédéric Rollin, conseiller en placement chez Pictet AM: «C’est incomparable avec la situation de bulle financière du début des années 2000 dans les valeurs technologiques. Les valorisations peuvent être élevées, mais elles sont d’autant plus justifiées que les entreprises technologiques américaines continueront à se développer et à générer de la croissance dans les années à venir.  »

Pour Jean-Jacques Friedman, directeur d’investissement chez Natixis Wealth Management, le mouvement à la baisse est principalement à attribuer à une rotation sectorielle qui réduit les distorsions de valorisation. Il exclut également un crash: «Le mois dernier, les valeurs technologiques ont pris 10% tandis que les biotechnologies, également très recherchées par les investisseurs, ont perdu 5%. La baisse des valeurs ces derniers jours n’est en aucun cas le signe du début de l’éclatement d’une bulle spéculative. Les valeurs technologiques américaines ont montré leur force et restent des valeurs de croissance ». «Il y a évidemment de bonnes raisons d’acheter ces titres en raison de leur solidité: les Gafams génèrent du cash, n’ont pas de dette et ont une croissance significative», ajoute Frédéric Rollin de Pictet AM.

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Un environnement de taux d’intérêt très bas

Il faut dire que ces derniers mois ont mis les stars de la technologie sur le devant de la scène. Car prosaïquement, la période d’enfermement sans précédent a en effet contraint la planète à adopter à l’unanimité et simultanément des outils de travail à distance, la livraison d’épicerie, etc. soutenant ainsi la croissance de la technologie à court terme. Cette période a également été propice au trading amateur. «Il faut noter que ces derniers mois de nombreux particuliers ont spéculé et placé leur liquidité dans la tech», rappelle Jean-Jacques Friedman. Une situation sans précédent qui a également favorisé le mouvement haussier.

De plus, le contexte de taux d’intérêt très bas que la Fed n’entend pas toucher favorise évidemment les marchés actions. En conséquence, «des multiples de valorisation quelque peu élevés pourraient être justifiés par la persistance de taux d’intérêt très bas», glisse Jean-Jacques Friedman. «Le point notable est que la Fed ne semble pas encore avoir à ce stade la volonté de suivre spécifiquement les hausses de valorisation des actifs», note le directeur d’investissement de Natixis Wealth Management.

Enfin, il ne peut être exclu que l’épisode de la Soft Bank ait sensiblement accru la volatilité du secteur. Selon un sondage réalisé par Financial Times publié le week-end dernier, le conglomérat japonais en prenant des positions par le biais de stock-options serait responsable de l’envolée de la fièvre des valeurs technologiques à Wall Street. Lundi, le géant a reculé de 7,15% sur la place de Tokyo.

À ce jour, les valeurs technologiques ont repris leur souffle, mais le phénomène pourrait bien se reproduire. Après le rebond rapide de l’économie post-endiguement, une nouvelle séquence se joue désormais sur les marchés avec une évolution des fondamentaux désormais moins favorable. «Après un premier rebond violent comme prévu, le rythme ralentit», écrit dans une note, datée du 9 septembre, Stéphane Déo de la Banque Postale AM. D’autant plus que la tendance moins favorable des marchés est alimentée par le fait que l’époque des grandes annonces et des plans de relance de la Fed est désormais derrière nous et intégrée par les marchés.

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Sarah Belhadi ([email protected])

Yseult Sauveterre

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