Science

Tocilizumab, médicament d’espoir contre les formes sévères de Covid?

Le tocilizumab est-il un bon paratonnerre? Face au coronavirus, ce médicament calme-t-il la tempête immunitaire qui se joue parfois dans notre corps, au point d’aggraver la maladie? «Je dirais que c’est un outil de plus dans l’arsenal thérapeutique contre le Covid, mais qu’il faut aller plus loin dans les études», résume le professeur Yazdan Yazdanpanah, responsable des maladies infectieuses à l’hôpital parisien de Bichat (18e siècle).

Fin avril, cette molécule, administrée depuis 2010 à des patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde, avait été évoquée. Les Hôpitaux de Paris (AP-HP) avaient précipité leur communication, invoquant «une amélioration significative du pronostic des patients» hospitalisés pour une pneumonie à Covid modérée à sévère. Dans la foulée, le comité indépendant chargé du suivi de l’étude a démissionné, protestant contre les résultats donnés avant la fin du procès.

Maintenant c’est le cas et ses résultats ont été publiés mardi dans le prestigieux Journal scientifique Jama. Si aucune différence de mortalité n’est observée à 28 jours, le tocilizumab réduit en revanche le risque d’être admis en réanimation de 50% et d’être intubé de 33%. Cependant, nous savons que les séquelles de l’intubation peuvent être graves. De plus, le traitement n’a entraîné aucun effet indésirable.

Un essai avec peu de patients

Espoir, bonne nouvelle, mais l’essai Corimuno-Toci reste petit, avec «seulement» 130 patients inclus. «Nous marchons escalier par escalier, aujourd’hui nous avons besoin d’évaluations à plus grande échelle», décrypte le professeur Yazdanpanah. Le même jour, d’autres études ont également été publiées, dont une italienne pointue: aucun effet bénéfique du tocilizumab.

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Face à ces résultats diversifiés et mitigés, il est donc trop tôt pour lancer un cocorico, mais le tocilizumab est de retour sur les rails en tant que candidat sérieux au traitement face à certaines formes de la maladie.

Une étude en association avec des corticostéroïdes

Plus que les corticostéroïdes, comme la dexaméthasone, dont on sait aujourd’hui qu’ils réduisent la mortalité de 21%? «Les deux interviennent sur toute la partie inflammatoire, mais seuls les corticostéroïdes sont désormais pleinement validés», souligne Yazdanpanah. Le médecin n’exclut rien, y compris qu’une combinaison des deux traitements pourrait avoir un effet encore plus bénéfique pour les patients. L’essai bien nommé « TociDex » a commencé à le vérifier.

Rolande Desroches

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