Science

les écrans, un «problème de santé majeur» pour les neurones en danger

ARTE – SAMEDI 3 OCTOBRE À 22H40 – DOCUMENTAIRE

Des enfants de 2 ou 3 ans paralysés devant un écran, des médecins qui sonnent l’alarme et des établissements qui tentent de guérir l’addiction aux écrans d’adolescents dans le besoin. Des États-Unis à la Suède, de la France à la Chine, le documentaire de Raphaël Hitier propose de voyager dans un monde numérique qui continue de faire des dégâts. Mais en multipliant les cas, les diagnostics et les expérimentations en cours, c’est sans doute un casting un peu trop large pour arriver à capter l’attention du début à la fin.

En 1970, la télévision apparaissait en moyenne à l’âge de 4 ans dans la vie de l’enfant. Aujourd’hui, c’est à partir de 4 mois. A cela s’ajoute la prolifération des écrans avec la banalisation des tablettes et smartphones que les plus jeunes utilisent de plus en plus tôt. Certains enfants passent un tiers de leur temps de veille devant un écran, tandis que la plupart des spécialistes recommandent de supprimer complètement les écrans pour les enfants de moins de 3 ans et conseillent aux enfants de 5 à 6 ans de ne pas rester devant plus d’une heure par jour.

En 1970, la télévision apparaissait en moyenne à l’âge de 4 ans dans la vie de l’enfant. Aujourd’hui c’est à partir de 4 mois

Les psychologues, psychiatres et médecins sont inquiets. «Pour un petit, passer trop de temps devant les écrans peut entraîner des troubles du caractère, des troubles du langage, une intolérance à la frustration. Les écrans sont devenus un problème de santé majeur », souligne le docteur Sylvie Dieu Osika, après avoir suivi une petite fille qui passait en moyenne six heures par jour devant les écrans, entre les dessins animés le matin, les repas devant la télé et les vidéos sur smartphone après la sieste.

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« Une trop grande exposition aux écrans entraîne des perturbations du sommeil, de l’attention et des difficultés d’apprentissage », confirme Rachel Barr, psychologue à Washington. En Suède, une vaste étude menée sur les habitudes numériques de 115 familles prouve que le développement cognitif est compromis. Plus il y a d’écrans, plus les enfants mettent du temps à parler.

Habitudes chronophages

Pour le psychiatre Serge Tisseron, les choses sont claires: « Un enfant de moins de 3 ans a peu de temps pour se réveiller. Il doit utiliser ce temps pour des activités cognitives et sociales essentielles. Avant 3 ans, évitons autant les écrans que le steak en bouteille! L’estomac d’un bébé ne digère pas cette nourriture, tout comme son cerveau ne digère pas les écrans.  » Pour le très jeune enfant, il existe ce que les spécialistes appellent un défaut de transfert. En d’autres termes, il lui est impossible de faire le lien entre ce qu’il voit à l’écran et la réalité.

L’Organisation mondiale de la santé classe officiellement la dépendance aux jeux vidéo comme une maladie

Pour les personnes âgées, le danger existe également. Aux États-Unis, le temps d’écran est estimé à 4h40 par jour avant 12 ans, 6h40 après. Vidéos, réseaux sociaux, surfer sur Internet, les habitudes numériques prennent du temps. Une enquête à long terme menée à travers le pays auprès de 12 000 enfants étudie ces pratiques et leurs conséquences, notamment sur le contrôle des impulsions, la gestion des émotions et la prise de décision.

Les nouvelles générations sont-elles en danger? L’Organisation mondiale de la santé a en tout cas officiellement catalogué comme une maladie addiction aux jeux vidéo. Un fléau social qui, pour des raisons culturelles, touche plus les pays asiatiques que le reste du monde. En Chine, il existe des centres de réadaptation pour adolescents toxicomanes. Cet aperçu inquiète souvent, parfois interroge. Mais il aurait bénéficié de ne pas être aussi dispersé et de se concentrer uniquement, par exemple, sur les plus petits.

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Génération d’écran, génération malade?, documentaire de Raphaël Hitier (Fr., 2020, 53 min). Disponible sur Arte.tv jusqu’à 1est Décembre.

Rolande Desroches

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