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Visite historique de Mike Pompeo au Soudan pour tenter de rapprocher les pays arabes d’Israël

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo est arrivé au Soudan mardi 25 août dans le cadre de sa tournée régionale pour tenter de convaincre d’autres pays arabes de normaliser leurs relations avec Israël, à la suite de l’accord signé par l’État hébreu avec les Émirats arabes unis. Il s’agit de la première visite en quinze ans d’un chef de la diplomatie américaine dans ce pays, depuis celle de Condoleezza Rice en 2005. Elle se déroule dans des conditions de sécurité renforcées.

Un voyage symbolique aussi. M. Pompeo a quitté Israël pour le Soudan à bord du « Premier vol officiel direct » entre Tel Aviv et Khartoum, les deux pays n’ayant jamais entretenu de relations diplomatiques. Ils sont même techniquement en guerre et, pendant les trente années où Omar El-Béchir a pris le pouvoir, le Soudan a accueilli des islamistes radicaux, notamment Oussama Ben Laden, qui y a vécu de 1993 à 1996 avant de s’installer en Afghanistan. .

Pour comprendre le contexte: Pourquoi le Soudan tente de «normaliser» ses relations avec Israël

C’est d’ailleurs pour punir le Soudan pour sa mauvaise compagnie que les États-Unis lui ont imposé des sanctions à partir des années 1990. Les contacts entre Washington et Khartoum n’ont fait que se détériorer; A partir de 1997, la représentation des deux pays est assurée par des chargés d’affaires. Ce n’est que cette année qu’ils ont nommé des ambassadeurs.

Le Soudan rejette la normalisation avec Israël

La chute d’Omar Al-Bashir, en avril 2019, a changé la donne. Le nouveau gouvernement de transition, formé en septembre 2019 après des manifestations populaires qui ont mis fin à trente ans de dictature, a décidé de se rapprocher des États-Unis et d’agir pour que le Soudan soit retiré de la liste noire des pays soutenant le terrorisme.

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Les autorités soudanaises ont déclaré début août << Soyez prêt à continuer de travailler avec l'administration américaine, afin de favoriser un climat qui contribuera à retirer le nom du Soudan de la liste des pays soutenant le terrorisme et à conclure un partenariat [avec les Etats-Unis] qui profitera aux deux pays ». Les sanctions bloquent tout investissement dans ce pays qui traverse une crise économique profonde. L’inflation a atteint 143% d’une année sur l’autre et la monnaie continue de se déprécier par rapport au dollar, dans un contexte économique mondial très déprimé en raison de la pandémie Covid-19.

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À Khartoum, aux côtés de Mike Pompeo, le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a rejeté l’appel américain à reconstruire une relation avec Israël, affirmant que rien n’allait avancer sur ce dossier avant la fin de la phase de transition gouvernementale, prévue pour 2022. « Le gouvernement de transition n’a pas de mandat au-delà de ces tâches pour décider de la normalisation avec Israël », a déclaré mardi M. Hamdok, cité par le porte-parole du gouvernement.

En outre, le premier ministre a insisté auprès de l’administration américaine sur « La nécessité de dissocier la sortie du Soudan de la liste des pays soutenant le terrorisme à la question de la normalisation avec Israël ». Le secrétaire d’État américain avait prévu, selon son entourage, de rencontrer le Premier ministre soudanais « Exprimer son soutien à un approfondissement des relations israélo-soudanaises » et au  » transition «  dans ce pays.

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De nombreux obstacles

Auparavant, la coalition des partis et de la société civile qui a mené la manifestation voulait exclure la possibilité d’un rapprochement avec Israël à court terme. « Le gouvernement actuel est un gouvernement de transition qui gouverne en vertu d’un document constitutionnel sans mandat » sur la question de la normalisation des relations avec Israël, les Forces pour la liberté et le changement ont noté dans un communiqué, soulignant «Le droit des Palestiniens à leur terre et à une vie libre et digne».

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Après un entretien en février avec le général Al-Bourhane en Ouganda, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que les deux pays « Début[aient] une coopération qui normalisera[it] [leurs] relations ». Mais le gouvernement soudanais a alors nié que la question de « Standardisation » a été abordée.

Preuve qu’un tel processus de compréhension sera difficile à faire passer: le porte-parole du ministère soudanais des Affaires étrangères, Haider Badawi, qui a surpris le 18 août en reconnaissant implicitement les contacts entre son pays et Israël, a été révoqué le lendemain par son ministre qui a démenti ses propos . Dans l’intervalle, M. Netanyahu a salué les déclarations de M. Badawi: «Israël, le Soudan et toute la région bénéficieront de l’accord de paix et bâtiront ensemble un avenir meilleur pour tous les peuples de la région. « 

Le monde avec l’AFP

François Faure

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