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Le verdict final saoudien annule cinq condamnations à mort

« Cinq accusés ont été condamnés à 20 ans de prison et trois autres à des peines allant de 7 à 10 ans », a indiqué l’agence officielle saoudienne SPA.

Un tribunal de Riyad a annulé lundi 7 septembre les condamnations à mort prononcées pour le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. « Cinq accusés ont été condamnés à 20 ans de prison et trois autres à des peines allant de 7 à 10 ans », a déclaré l’agence officielle saoudienne SPA, citant les services du procureur général.

En décembre dernier, après un procès opaque, cinq Saoudiens ont été condamnés à mort et trois autres à des peines de prison, sur un total de 11 personnes inculpées. Les trois autres avaient été «dégagés».

Le verdict final a immédiatement suscité une vive réaction. La Turquie a déclaré, par l’intermédiaire de Fahrettin Altun, porte-parole de la présidence turque, que le verdict était « loin de répondre aux attentes » de la communauté internationale. « Nous ne savons toujours pas ce qui est arrivé au corps de Khashoggi, qui voulait sa mort, ou s’il y avait des complices locaux – ce qui remet en question la crédibilité. » du procès, a ajouté le porte-parole.

« Le procureur saoudien a joué un nouvel acte dans cette parodie de la justice », a réagi pour sa part la rapporteure spéciale de l’ONU sur les exécutions sommaires, Agnès Callamard. « Ces verdicts n’ont aucune légitimité légale ou morale », elle juge. Hatice Cengiz, la fiancée turque de Jamal Khashoggi, les a appelés « farce » : « Les autorités saoudiennes ont fermé ce dossier sans que le monde sache la vérité sur les responsables du meurtre de Jamal. »

«Ce procès sans public ni journalistes n’a pas permis de connaître la vérité et de comprendre ce qui s’est passé le 2 octobre 2018 au consulat saoudien à Istanbul [où Jamal Khashoggi a été assassiné] », a commenté Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF). Depuis le début des procédures judiciaires en Arabie saoudite, il n’y a pas eu « seulement des tentatives répétées de dissimulation »a déclaré Ines Osman, directrice de MENA, une ONG de défense des droits humains basée à Genève.

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Le verdict vient après l’annonce des fils de Jamal Khashoggi en mai « avoir pardonné » ses tueurs. Dans le passé, son fils aîné, Salah Khashoggi, avait déclaré avoir « pleinement confiance » dans le système judiciaire saoudien. En avril 2019, le Washington Post a affirmé que les quatre enfants du journaliste, dont Salah, avaient reçu des maisons de plusieurs millions de dollars et étaient payés des milliers de dollars par mois par les autorités. La famille a ensuite nié.

Marian Dufour

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