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symptômes de Covid-19 ou rhume, durée

L’anosmie, ou perte d’odorat, est l’un des symptômes couramment observés chez les patients infectés par Covid-19. Des chercheurs français expliquent pourquoi dans une nouvelle étude et combien de temps cela peut durer.

L ‘anosmie, ou perte d’odorat, est l’un des symptômes fréquemment observés chez les patients infectés Covid-19 et les travailleurs de la santé incluent ce paramètre pour diagnostiquer les patients infectés par le SRAS-CoV-2. Attention, en cette période de rhinopharyngite, ne confondez pas la perte d’odeur due à un nez bouché, fréquente lors d’un rhume et anosmie sans obstruction nasale, elle, évocatrice d’une infection Covid-19. Quelle est la cause ? Que faire si vous perdez votre odorat? Combien de temps cela dure-t-il ? Quels sont les traitements de l’anosmie?

L’anosmie est caractérisée par une forte diminution (voire une perte totale) de l’odorat, l’un des 5 sens que l’homme possède. Cette pathologie est souvent liée à modifications des cellules de la muqueuse olfactive, du nerf olfactif ou du centre nerveux olfactif (où sont traités les messages olfactifs, autrement dit les odeurs). Concrètement, la personne souffrant d’anosmie éprouve de grandes difficultés pour reconnaître un arôme, un parfum ou un aliment. L’anosmie peut être congénital (apparu in utero) ou apparaître lors d’une maladie virale (sinusite, rhume …) et dans ce cas, il est généralement transitoire. L’anosmie se distingue des autres troubles de l’odorat tels que:

  • la cacosmie ce qui correspond à une perception permanente d’une mauvaise odeur, qu’elle soit réelle ou non.
  • la parosmie ce qui correspond à une déformation de certaines odeurs.

Pas de lavage du nez ni de corticothérapie.

L’anosmie, ou perte d’odorat, est l’un des symptômes les plus fréquemment observés chez les patients atteints de Covid-19, généralement sans nez bouché ou écoulement nasal. Plusieurs études ont émis l’hypothèse que le virus infecte les nerfs olfactifs du nez. Mais des chercheurs de l’INRAE, en collaboration avec l’Anses, ont montré, chez les hamsters, que le virus infecte d’autres cellules de la muqueuse nasale, mais pas les nerfs olfactifs. « Le SRAS-CoV-2 pénètre dans les cellules via un récepteur spécifique appelé ACE2. Les neurones olfactifs du nez sont entourés de cellules de soutien appelées sustentacular qui ont ce récepteur ACE2 spécifique. », expliquent-ils dans un Communiqué de presse du 8 juillet. Leurs travaux ont montré que le SRAS-CoV-2 infecte massivement ces cellules sustentaculaires mais pas les neurones olfactifs. Ils ont constaté qu’en plus de l’infection des cellules de soutien, il y avait un pelage de la muqueuse nasale, quoi pourrait expliquer la perte d’odeur. En effet, la desquamation de la muqueuse nasale entraîne une perte des neurones olfactifs responsables de détection des odeurs. Si le même mécanisme que chez le hamster infecté se produit chez l’homme, il pourrait être à l’origine de l’anosmie observée. De plus, le capacité du COVID-19 à envahissent le bulbe olfactif et le système nerveux central aide à expliquer la fréquence associée de troubles du goût.

75 à 85% des patients anosmiques semblent retrouver leur odorat deux mois après la fin de la maladie.

Combien de temps cela dure-t-il ? Dans leurs expériences, les chercheurs ont observé un 50% de récupération de la structure initiale de la muqueuse nasale, 14 jours après le début de l’infection. Une étude multicentrique européenne coordonnée par l’Hôpital Foch (Suresnes) et l’Université de Mons en Belgique et menée sur plus de 1300 patients a montré que 75 à 85% des patients anosmiques semblent retrouver leur odorat deux mois après la fin de la maladie. Dans la même étude, la présence d’un trouble de l’odorat s’est avérée être un bon facteur pronostique de la maladie à coronavirus.

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Que faire ? La Société nationale ORL (SNORL) recommande aux personnes qui constatent l’apparition d’une anosmie soudaine de demander l’avis de leur médecin et de ne pas s’automédiquer. Elle demande aux médecins de ne pas prescrire « de corticostéroïdes général ou local (notez que la corticothérapie est normalement considérée comme soulageant l’anosmie, mais en cas de contamination possible par un coronavirus, elle doit être évitée) face à tout tableau clinique incluant l’anosmie ou ageusie« parce qu’ils pourraient affaiblir le système immunitaire, ni lave le nez qui serait susceptible d’envoyer le virus de la muqueuse nasale aux poumons.

Le mécanisme de l’odeur

Notre nez est tapissé d’une muqueuse olfactive où plus de plus de 400 récepteurs olfactifs. Lorsqu’une substance parfumée est portée à notre nez, elle est détectée par ces récepteurs. Ils sont alors activés et transportés, via le nerf olfactif, des informations sensorielles à notre cerveau qui pourront analyser notre environnement. Par exemple, certaines odeurs nous mettront en appétit, d’autres nous rappelleront des souvenirs, nous dégoûteront, nous avertiront d’un danger (odeur de fumée par exemple) … Lorsque ces récepteurs olfactifs, les cellules du nerf olfactif ou le centre nerveux olfactif sont modifiés, le message olfactif ne peut plus être transmis.

L’anosmie est souvent liée à anomalies dans la perception des odeurs ou perturbations dans la transmission des odeurs.

• Lorsque le dysfonctionnement est dans le la perception des odeurs, l’anosmie peut être due à:

  • suivre un traitement médicamenteux (traitements anticancéreux, morphine, etc.),
  • traumatisme ou chirurgie,
  • intoxication (polluants industriels ou substances nocives sur le lieu de travail par exemple),
  • pathologie neurologique telle que Maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson ou épilepsie,
  • une tumeur située à la base du crâne.
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• Lorsque l’anosmie est liée à un trouble de transmission des odeurs, les molécules d’odeur n’atteignent pas les cellules sensorielles du système nerveux. Cela peut être dû à:

  • une anomalie anatomique: mauvaise qualité du mucus ou de la muqueuse olfactive ou présence d’un corps étranger dans le nez qui bloque la transmission tel que un polype ou une tumeur.
  • une maladie sous-jacente comme un froid, rhinite, sinusite ou polypose nasosinus (sinusite chronique) caractérisée par la présence d’un œdème, bloquant ainsi le nez et altérant l’odorat.
  • une cause idiopathique: dans ce cas, la perte d’odeur se produit sans explication.

► Un symptôme du rhume? Attention, « une personne enrhumée a le nez qui coule et un nez bouché. Cela peut alors provoquer une légère perte d’odeur et de goût, mais cela est simplement dû à obstruction nasale, alors qu’une personne atteinte de Covid-19 n’a pas le nez bouché, mais peut avoir une perte soudaine d’odeur et / ou de goût», explique le Pr Charles Cazanave, médecin infectiologue et chef d’unité du service des Maladies Infectieuses et Tropicales du CHU de Bordeaux. Bref, une perte d’odorat est possible et typique d’une infection à Covid-19 en l’absence de nez bouché .

Les personnes atteintes d’anosmie souffrent d’une perte ou d’une diminution marquée de l’odorat. Ils ne peut plus distinguer les odeurs ce qu’ils portent sur leur nez, mais aussi la nourriture qu’ils mangent. L’anosmie est généralement associée à une perte de goût, partielle ou totale (appelée agueusie).

La perte d’odeur en elle-même n’est pas grave, mais peut devenir (très) gênante au quotidien. Elle peut avoir impact sur le mode de vie, la santé et la sécurité en provoquant une incapacité à détecter un gaz ou une odeur de brûlé, ou une mauvaise appréciation de la qualité des aliments par exemple.

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Si vous remarquez une perte d’odeur graduelle ou soudaine, voir ton docteur. Pour établir le diagnostic et déterminer les causes de l’anosmie, le médecin généraliste doit évaluer plusieurs critères: si la perte d’odorat est partielle ou totale, qu’elle soit brutale ou progressive, limitée à certaines odeurs en particulier ou non … Il procède aussi à interrogatoire sur les antécédents médicaux et familiaux du patient, les traitements possibles, la consommation éventuelle de tabac, le mode de vie et le mode de vie … Il peut également faire un « test d’anosmie » à l’aide d’un tampon imbibé d’alcool pour déterminer la gravité de la perte d’odeur. Le patient souffre d’anosmie s’il ne peut pas la sentir à moins de quatre pouces de son nez. En fonction des constatations, le médecin généraliste peut orienter son patient vers un spécialiste ORL qui utilisera plusieurs appareils pour affiner le diagnostic (olfactométrie, mesure des réflexes …) et réaliser des examens d’imagerie pour observer l’intérieur du nez: rhinoscopie, radiographie, tomodensitométrie ou IRM.

La récupération n’est pas toujours possible à 100%

Le traitement prescrit pour retrouver l’odorat dépend de la cause de l’anosmie. Cependant, il est important de savoir que la récupération n’est pas toujours possible à 100%.

  • La perte d’odeur associée à une maladie telle qu’un rhume ou une sinusite n’est que temporaire et guérit en quelques jours avec la maladie. Le sens de l’odorat est progressivement retrouvé.
  • En cas de polypose nasosine ou de rhinite non allergique, traitement par cortisone inhalée (surtout en cas de polypose des sinus nasaux) peuvent être prescrits.
  • En cas d’infections bactériennes, antibiotiques peut être prescrit et permettre une récupération rapide de l’odorat.
  • Dans les maladies virales chroniques, la perte d’odorat peut persister plusieurs mois voire années et peut être traitée avec cures thermales.
  • En cas d’anosmie survenant après un traumatisme crânien, les séquelles sont le plus souvent permanentes et la récupération de l’odorat est très rare.

Sources :

• Lechien JR, Chiesa-Estomba CM et al. I Prévalence et récupération de la dysfonction olfactive dans une cohorte de 1 363 patients atteints de COVID-19: une étude longitudinale multicentrique. 2020

• Anosmie, Marvin P. Fried, MD, Centre médical Montefiore, Hôpital universitaire du Collège de médecine Albert Einstein, août 2018

• Anosmie et agueusie sur un cas, Charbel Rahban, Revue médicale suisse 2015 / Association SOS Anosmie.

Rolande Desroches

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