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Covid-19: La France a-t-elle vraiment les pires chiffres d’Europe?

Santé

STATISTIQUES – Avec plus de 40 000 cas enregistrés quotidiennement ces derniers jours, 45 000 le samedi 24 et même 50 000 le dimanche 25 octobre, la France a battu le record du nombre de tests positifs en Europe en 24 heures. Comment l’expliquer?

C’est un record absolu en Europe. Avec 42 032 nouvelles infections à Covid-19 vendredi, plus de 45 000 ce samedi, plus de 50 000 ce dimanche, la France a enregistré le plus grand nombre de cas sur le continent depuis le début de la pandémie. Pourtant, ailleurs en Europe, le virus continue de se propager. Un trafic si important que les restrictions se multiplient, allant même jusqu’à l’emprisonnement en Irlande et au Pays de Galles. Alors pourquoi, en termes de nombre de cas, la France agit-elle comme un mauvais élève?

Pour Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille, la France ne mérite pas forcément de porter le bonnet d’âne. « Dans tous les pays d’Europe, le nombre de cas est sous-estimé« , explique-t-il au LCI. « À moins de procéder à un dépistage national massif, personne n’identifie les cas complètement asymptomatiques », il continue. Selon lui, le nombre de cas détectés ne reflète pas nécessairement le niveau de circulation du virus. «Quand on dit qu’il y a 42 000 cas dans la journée en France, c’est parce que 42 000 personnes ont été testées positives aux tests PCR. Mais si nous avions réalisé dix fois plus de tests, peut-être en aurions-nous. Trouvé beaucoup plus. « 

« On ne peut pas comparer le nombre de cas en Belgique et en France »

En ce sens, nous comparer à nos voisins européens semble complexe, car « tous les pays n’ont pas la même politique de réalisation des tests », précise Philippe Amouyel, selon qui la comparaison doit plutôt se faire sur des éléments fixes: « Le nombre d’admissions en réanimation, le nombre d’hospitalisations et de décès ». Mais ces données, qui sont clairement en augmentation en France, présentent un inconvénient. Ces indicateurs arrivent « à la fin de la propagation du virus », note le professeur de santé publique, depuis les admissions à l’hôpital, et a fortiori les décès ne surviennent que plusieurs semaines après la contamination.

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Connaître le « vitesse du trafic » virus, et ainsi le confronter à d’autres pays européens, « il ne faut pas comparer le nombre de cas détectés, mais plutôt les relier à des dénominateurs pour normaliser » données, précise Philippe Amouyel. « On ne peut pas comparer le nombre absolu de cas en Belgique, 11 millions d’habitants, à celui de la France, 67 millions. »

Le taux d’incidence en France, pas le plus élevé d’Europe

Un indicateur pourrait permettre de mieux évaluer la circulation du virus et de la comparer à nos voisins: le taux d’incidence (nombre de cas pour 100 000 habitants). Selon Santé publique France, il s’élevait, le 19 octobre, à 241,8 dans l’Hexagone. S’il est supérieur à celui enregistré au Royaume-Uni (178,1) ou en Espagne (160,7), les autres pays proches de nous font moins bien. La Belgique (468,1), les Pays-Bas (311,2) et surtout la République tchèque (533,1) déplorent un taux d’incidence encore plus élevé.

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Mais pour Philippe Amouyel, « il faut surtout regarder la manière dont les tests sont effectués ». Ceux-ci peuvent être « Diagnostique », en ne dépistant que les personnes présentant des symptômes, mais pouvant également prendre en compte les cas de contact. France, il permet à tous ceux qui le souhaitent de se faire tester. « Aujourd’hui, nous n’avons ni les chiffres ni les outils épidémiologiques à comparer » effectivement entre les pays, poursuit-il. « Idéalement, un dépistage de la population devrait être effectué », comme ce que le Royaume-Uni a fait. Faire « une enquête sur un échantillon représentatif pour savoir combien de personnes sont positives au temps T », L’Angleterre a récemment assuré que « 5,5 personnes sur 1 000 » y sont contaminés, nous a récemment dit l’épidémiologiste Catherine Hill.

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François Faure

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