Économie

Engie et Veolia se donnent jusqu’à lundi pour décider de Suez

Jusqu’à la fin du suspense. Le conseil d’administration d’Engie, qui a commencé ses travaux mercredi à 15 heures, ne s’est terminé que vers 21 heures, trois heures avant l’expiration initialement prévue à minuit de l’offre d’achat par Veolia de 29,9% du capital de Suez.

Les négociations finales ont permis de desserrer l’emprise du calendrier, comme le réclame publiquement depuis plusieurs jours Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie. L’offre Veolia est désormais valable jusqu’au lundi soir.

Engie a demandé à Antoine Frérot, PDG de Veolia, ces quelques jours de répit afin de « Ses meilleurs efforts » de dénouer la fondation de droit néerlandais, créée la semaine dernière par Suez pour protéger son activité eau en France et la rendre incessible. UNE « pilule de poison » ce qui complique les projets de Veolia qui entend, pour des raisons de concurrence, céder ces activités au fonds Meridiam.

L’Etat, actionnaire d’Engie et représenté au conseil d’administration, a exigé qu’un dialogue ait enfin lieu, et que la guerre ouverte cesse, jugée inacceptable entre deux industriels français. Bercy est également déterminé à faire renoncer Suez à cette fondation. « Tout le monde doit faire un pas », disent-ils dans l’entourage du ministre.

Veolia ne lancera pas, pendant cette période, une offre publique d’achat sur les 70% restants du capital sans avoir reçu une recommandation favorable du conseil d’administration de Suez

Pour convaincre Engie, Veolia a présenté une offre révisée juste avant le début du conseil d’administration. Le prix a été revu à la hausse: Veolia propose à Engie de racheter ses actions à 18 euros, contre 15,50 euros dans la proposition initiale. Ou une augmentation de plus de 16%. Les 29,9% de Suez sont ainsi valorisés à 3,4 milliards d’euros. Ce premier point a permis au titre de Suez de bondir de 5,93% lors de la séance de mercredi, à 15,80 euros. « Cette offre, immédiate et inconditionnelle, est impossible pour Engie de refuser », explique une personne proche du dossier.

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Veolia a également donné des garanties sur le personnage « amical » de cette offre. La perception hostile de cette opération par les dirigeants de Suez a continué de troubler les pouvoirs publics. Veolia a donné des garanties fermes sur l’emploi et les équipes de demain ensemble. Et il propose maintenant à Suez de « S’accorder un délai de six mois expirant le 31 mars 2022, pendant lequel les parties feront leurs meilleurs efforts pour rechercher les bases communes d’un accord ». Il est clair que Veolia ne lancera pas, pendant cette période, une offre publique d’achat sur les 70% restants du capital sans avoir reçu une recommandation favorable du conseil d’administration de Suez. « J’ai entendu les inquiétudes des pouvoirs publics, et notamment de Bruno Le Maire et j’ai hâte de prouver que mon offre n’a jamais été hostile », a expliqué Antoine Frérot, mercredi matin.

Rencontre secrète

La possibilité d’une conclusion consensuelle reste faible. Mardi soir, une rencontre qui aurait dû rester secrète a eu lieu, à la demande de Bruno Le Maire entre les dirigeants de Suez Philippe Varin et Bertrand Camus, et le PDG de Veolia Antoine Frérot. C’était court, tendu et infructueux. Ironiquement, elle s’est déroulée dans les locaux du cabinet d’avocats Clifford Chance (conseil de l’Agence de participation de l’Etat) situé rue d’Astorg, à Paris, dans l’ancien siège historique de la société Suez.

Réuni mercredi matin pour examiner l’offre améliorée présentée par Veolia, le conseil d’administration de Suez, résolument hostile à une opération vue comme un démantèlement, a maintenu sa position. « Les propositions faites aujourd’hui par Veolia ne garantissent pas les intérêts des actionnaires et des parties prenantes que le conseil est chargé de défendre », dit un communiqué de presse. Veolia a demandé à Suez, en échange de six mois de négociations, de désactiver sa pilule empoisonnée. En promettant de contribuer à l’annulation de cette mesure, Engie pourrait également avoir demandé à Veolia, en cas d’échec, de renoncer à cette condition puis de lancer son offre publique.

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Yseult Sauveterre

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