La technologie

Face aux médias, Google tente d’imposer son modèle d’accords de licence

Google a signé des accords avec 200 médias à travers le monde: le moteur de recherche paiera pour la reprise du contenu dans un nouvel espace de son service d’information, appelé Google News Showcase. Son PDG, Sundar Pichai, s’est engagé à dépenser 1 milliard de dollars sur trois ans, dans un article de blog le jeudi 1est octobre.

Déployée progressivement à partir d’aujourd’hui, cette nouveauté matérialise une évolution de Google: le moteur de recherche accepte désormais de payer pour le contenu. Mais c’est aussi une manière d’imposer son modèle de contrats de licence commerciale conclus avec des éditeurs, à l’heure où plusieurs pays tentent d’imposer par la loi un «droit voisin» qui paie la reprise d’extraits d’articles. . D’ailleurs, en France ou en Australie, deux pays à la pointe de cette bataille, le service ne sera pas déployé pour le moment (seule une petite publication australienne a signé).

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Les journaux partenaires de Showcase viennent d’Allemagne, du Brésil, du Royaume-Uni, d’Argentine ou du Canada: Le miroir, Arrière, Le temps, Frankfurter Allgemeine, Folha de S.Paulo, Bande, Infobae, La côte… Google dit qu’il a l’intention d’étendre le service à de nombreux autres médias et pays. Les discussions seraient avancées en Inde, en Belgique et aux Pays-Bas.

«Inquiétude»

Le service sera disponible ce jeudi sur l’application Google News pour téléphones et tablettes Android, puis sur l’environnement Apple iOS, puis sur Google Discover (suggestions de contenu faites en fonction de votre historique de recherche, sous le moteur) et, enfin, sur Google moteur de recherche lui-même.

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En France, Google Showcase est proposé depuis début 2020 à plusieurs médias de la General Information Press Alliance (dont les membres sont Le monde, Le Figaro, Les échos, Le parisien, Ouest de la France…). « Nous ne sommes pas hostiles aux partenariats commerciaux, mais il y a une loi, elle doit être appliquée », résumait à l’époque Marc Feuillée, directeur général de Figaro. En effet, les grands éditeurs français tentent, en vain, d’obtenir de Google la rémunération du droit voisin créée par la directive européenne sur le droit d’auteur transposée par la France en octobre 2019.

Les éditeurs avaient financé une évaluation de la firme EY-Parthenon, qui estimait entre 250 et 320 millions d’euros par an la perte publicitaire à compenser par le droit voisin

The Independent Online Information Press Syndicate (Spiil) voit « avec inquiétude » accords de licence proposés par Google, car ils augmentent la  » dépendance «  des médias aux géants du numérique, explique son président, Jean-Christophe Boulanger, PDG du site d’information professionnelle Le contexte. Initialement opposé aux droits voisins, Spiil se bat depuis son adoption pour que la répartition des revenus générés soit basée sur le nombre de journalistes de chaque média et non sur le nombre de clics reçus par ses articles.

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Marian Dufour

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