Sport

La belle revanche de Julen Lopetegui

12 juin 2018. L’Espagne s’apprête à lancer sa Coupe du monde 2018 avec le statut de candidat sérieux au titre, la campagne de qualification ibérique ayant été particulièrement réussie. Julen Lopetegui avait ainsi réussi à insuffler un nouveau souffle à cette équipe espagnole, qui avait quelque peu retrouvé sa splendeur. Mais dans l’après-midi, et à la surprise générale, le Real Madrid a publié un communiqué de presse annonçant la nomination du Basque comme entraîneur, en remplacement de Zinedine Zidane. Il devait prendre le contrôle du club depuis la capitale espagnole une fois la compétition internationale terminée.

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Une énorme surprise, puisque son nom n’avait jamais été annoncé par les médias à Madrid. L’un des feuilletons les plus controversés de l’histoire du football espagnol a suivi. Très rétabli, Luis Rubiales, président de la Fédération espagnole, a décidé de licencier l’entraîneur quelques jours avant le début de la compétition. Un épisode qui a fait beaucoup parler de l’autre côté des Pyrénées, où beaucoup pensent qu’avec Lopetegui au lieu de l’intérim Fernando Hierro nommé de toute urgence, l’Espagne aurait pu faire quelque chose d’intéressant plutôt que de sortir en huitièmes. Certains lui en veulent encore d’avoir accepté le poste madrilène avant la fin de la Coupe du monde, d’autres ont attaqué Florentino Pérez, accusé de déstabiliser la sélection au profit des intérêts de son club. Luis Rubiales a également subi son lot de critiques, car de nombreux observateurs ont estimé que sa (future) nomination en tant qu’entraîneur du Real Madrid n’aurait eu aucun impact sur La Roja et qu’il aurait tout à fait pu continuer. pour mener la sélection sud-européenne.

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Un coach complet

Mais quelques mois après sa nomination, il était déjà licencié par Florentino Pérez. 29 octobre 2018 plus précisément. Tout ça pour ça, nous avons résumé en Espagne. Autant dire qu’à cette époque, sa cote était à son plus bas … Jusqu’à ce que Monchi parie sur lui l’été dernier. Un pari gagnant, puisque l’équipe andalouse a obtenu une brillante quatrième place en championnat, et ce titre européen a remporté vendredi soir contre l’Inter. Tout ça, avec une équipe complètement bouleversée lors du dernier mercato estival, puisque parmi les onze joueurs qui ont débuté le match hier, seuls Jesus Navas et Ever Banega étaient au club la saison dernière! De quoi souligner le bon travail du directeur sportif sévillan, mais aussi de l’entraîneur qui a rapidement réussi à fédérer tous ses joueurs autour d’un plan tactique lui permettant de tirer le meilleur parti de chacun. Un projet qui a été annoncé de la taille d’un gratte-ciel qui s’est finalement terminé par la construction rapide d’une cabane au fond du jardin. «Les joueurs sont super, très grands, pour tout le travail qu’ils ont fait, pour tout ce qu’ils transmettent, et ils auraient été tout aussi géniaux si nous n’avions pas gagné. Cette équipe ne se rend jamais. Nous avons remporté un titre très important et cela me rend très heureux », confiait-il, ému, les larmes aux yeux, après le match.

Mais surtout, Lopetegui a réussi à se débarrasser de cette image d’entraîneur obsédé par le tiki-taka et le jeu de position qui a tendance à coller aux entraîneurs qui ont entraîné La Roja et les équipes de jeunes. L’ancien gardien de but a réussi à créer un système modulaire qui est tout aussi efficace lorsqu’il veut dominer le jeu par la possession que lorsqu’il veut se replier un peu pour parier sur un jeu de transitions rapides. Dans un tel système, de nombreux joueurs aux caractéristiques très différentes ont réussi à bien faire, des magiciens Banega ou Suso aux joueurs peut-être moins techniquement doués comme Luuk de Jong ou Joan Jordan, en passant par des éléments offensifs qui ont fait un autre pas en avant, comme Munir. El Haddadi ou Lucas Ocampos. Et que dire de ce secteur défensif avec le duo Diego Carlos-Koundé en défense, soutenu par Fernando, qui s’offre une seconde jeunesse devant la défense. Il en va de même pour l’inépuisable Jesus Navas du côté droit, ou Sergio Reguilon, qui est devenu une référence à cette position de côté gauche. Un tacticien hors pair mais aussi un leader d’hommes talentueux. Sa gestion du groupe a été soulignée, lui qui n’avait aucun problème de discipline dans un groupe pourtant assez grand et avec quelques égos trempés, parvenant à impliquer tout le monde dans les bons parcours de l’équipe en Espagne et en Europe. Autant dire qu’il s’est très bien remis de la période post-Real Madrid, ce qui n’est pas le cas de tout le monde …

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Rolande Desroches

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