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Pierre Gasly, vengeance dans l’histoire

Plus de vingt-quatre ans, 8 876 jours pour être exact. C’est le temps qu’il a fallu attendre pour entendre une nouvelle Marseillaise en l’honneur d’un pilote français sur un podium de Formule 1. Au moment de la victoire d’Olivier Panis à Monaco en 1996, Pierre Gasly allait toujours au biberon. C’est dire si, en inscrivant son nom au palmarès du Grand Prix d’Italie, dimanche 6 septembre, sur le circuit de Monza, au nord de Milan, le Français de 24 ans a accompli un exploit. Il est d’autant plus au volant d’une monoplace de seconde classe, une AlphaTauri (ex-Toro Rosso), petite sœur de Red Bull. La dernière victoire de l’équipe italienne remonte à 2008 avec Sebastian Vettel, désormais quadruple champion du monde. C’était déjà à Monza.

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Une performance d’autant plus inattendue qu’il y a à peine plus d’un an, le paddock doutait même de l’avenir de Pierre Gasly dans la catégorie reine. Le Français, qui venait d’arriver chez Red Bull, venait d’être rétrogradé durant la saison à Toro Rosso, jugé trop tendre dans la cour des grands. Helmut Marko, le chef du secteur des pilotes Red Bull, ne se met jamais dans l’embarras avec ses protégés, qui peuvent rapidement tomber en disgrâce. Pierre Gasly, qui avait déjà dû mâcher ses freins avant d’entrer en F1 en 2017, a accepté la sentence avec un profil bas.

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De son retour dans l’écurie de ses débuts, il a montré que ses qualités restaient intactes: lors de l’avant-dernier Grand Prix de la saison 2019, au Brésil, il est monté sur son premier podium, à la deuxième place, devenant le plus jeune pilote français à y parvenir. performance. Dans le même temps, il a assuré son volant pour 2020, où il avait jusqu’à présent obtenu des résultats honorables et bien meilleurs que son coéquipier russe Daniil Kvyat.

«Je suis heureux de pouvoir montrer que je suis rapide. Je travaille sur moi-même depuis l’année dernière pour devenir plus fort », savouré, dimanche soir, les Français en conférence de presse.

Course incroyable

Pierre Gasly, sur le podium à Monza, accueille son équipe en l'absence de spectateur, le GP se déroulant à huis clos.

Outre sa vitesse dans le «temple de la vitesse», Pierre Gasly a su saisir les opportunités d’une course incroyable. Le départ du Grand Prix faisait pourtant craindre une course sans suspense ni saveur: partant de la pole position, le Britannique Lewis Hamilton se dirigeait vers une sixième victoire en huit courses, intouchable au volant de sa Mercedes. Mais un grain de sable est venu faire dérailler le rouleau compresseur implacable. Les commissaires ont infligé une pénalité au sextuple champion du monde, coupable de s’être précipité dans la voie des stands, malgré l’interdiction par la direction de course après l’intervention de la voiture de sécurité. Il a été contraint de passer à nouveau par le garage, détruisant ses chances de victoire.

Pour Pierre Gasly, toujours au 10e d’où il était parti, l’intervention du safety car était providentielle. Le Français, qui a changé ses pneus juste avant l’interdiction de retour aux stands, s’est retrouvé en 3e carré. Il n’a pas été dérangé par l’interruption de la course, après la soudaine sortie de piste du pilote Ferrari Charles Leclerc. Une gêne de plus dans un week-end cauchemardesque pour la Scuderia, complètement derrière cette saison et humiliée sur ses terres à cause de la faiblesse de son moteur.

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« Prêt » à revenir sur Red Bull

Au deuxième départ arrêté, Pierre Gasly a dépassé Lance Stroll (Racing Point) au départ et a pris la tête lorsque Hamilton a pris sa pénalité. Il lui restait alors 23 tours pour montrer ses talents de pilote et son sang-froid et résister au retour du pilote McLaren Carlos Sainz Jr. jusqu’aux derniers virages.

Pierre Gasly a résisté à Carlos Sainz Jr.

Au championnat du monde, les Français grimpent à 8e carré. Loin de Lewis Hamilton, enfin 7e en Italie et qui a limité la casse sur ses concurrents directs. Mais en devenant le 13e Français victorieux d’un Grand Prix, le natif de Rouen s’est pratiquement offert une seconde chance chez Red Bull. «Je pense que je suis prêt, mais ce n’est pas à moi de prendre cette décision. J’ai montré ce que je peux faire lorsque j’ai les bons outils entre les mains. «  Le message à l’Autrichien Helmut Marko est passé.

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Rolande Desroches

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