Tour de France: Daniel Martinez remporte la 13e étape, Bardet et Martin laissés par les favoris – Tour de France
Avec ses 4500 mètres de dénivelé positif, la 13e étape du Tour de France a apporté une clarification attendue au classement général. Comme dans les Pyrénées, c’est un duo slovène qui se situe au sommet de la hiérarchie. Primoz Roglic (Jumbo-Visma) reste en jaune et Tadej Pogacar (UAE-Team Emirates) est devenu son nouveau dauphin après une étape remportée par Daniel Martinez (EF Education First) dans l’échappée.
Intelligent, le vainqueur du dernier Dauphiné a battu Lennard Kämna dans un « sprint » collé à l’asphalte sur des pentes de plus de 10% au sommet de la montée auvergnate. Coéquipier de Kämna et longtemps en tête de la finale, Maximilian Schachmann complète le podium devant Valentin Madouas (Groupama-FDJ) et Pierre Rolland (B & B Hôtels-Vital Concept).
Pas de quoi sauver la situation des coureurs français. Les deux meilleurs espoirs français au classement général sont restés bloqués sur les pentes du col de Néronne puis du Puy Mary. Sur la ligne, Romain Bardet, tombé au milieu de l’étape, cède 2’30 » à Roglic. L’addition est (un peu) salée pour Guillaume Martin (Cofidis), qui a perdu 2’46 ». Les deux hommes ne sont plus dans le top 10 du classement général.
Toujours en difficulté, Egan Bernal a vu ses rêves d’un deuxième sacre sur le Tour s’envoler un peu plus. Le Colombien a perdu 38 secondes et se retrouve troisième du classement général (+ 59 »), derrière Roglic et Pogacar (+44 »).
Alaphilippe trop court dans l’échappée
Avec sept cols répertoriés et plusieurs bosses manquantes au classement de la montagne, l’étape offrait une cartouche de choix aux routards souvent frustrés depuis le départ du Tour de France. Dans un départ très rapide, la bataille pour prendre la bonne échappée a fait rage sur une trentaine de kilomètres.
Un quintette a vu le jour avec notamment le duo français du Deceuninck-Quick Step, Julian Alaphilippe-Rémi Cavagna, rejoint plus tard par une dizaine de coureurs. Sur les 17 hommes de tête, la France comptait sept représentants (Alaphilippe, Cavagna, Barguil, Madouas, Rolland, Sicard, Edet) dont les meilleurs grimpeurs, construits pour survivre aux terribles pentes de la fin de l’étape.
Emmené par le Jumbo-Visma, le peloton a laissé libre cours aux fugitifs en leur offrant une avance de dix minutes au pied des trois dernières montées. Dans un si grand groupe, Daniel Martinez était le seul à avoir deux coéquipiers, un argument qui pesait lourdement. Son lieutenant numéro 1 Neilson Powless a allumé la première mèche en sortant à 40 kilomètres de l’arrivée, avant d’être rejoint en haut de la colline d’Anglard de Salers par Maximilian Schachmann, qui avait également un coéquipier derrière, Lennard Kämna.
Ineos roule, plus Bernal ace
Alors que leurs compagnons tentaient de combler l’écart, en vain, Martinez et Kämna se sont un peu reposés, et cette fraîcheur s’est confirmée sur la côte de Néronne lorsque seul l’Allemand a suivi l’accélération du Colombien. Encore trop juste, Julian Alaphilippe n’a pas pu suivre, tout comme les autres Français. Mourant dans le Puy Mary, Schachmann a finalement été avalé par ses deux poursuivants à un kilomètre du sommet.
Derrière, l’équipe Ineos a donné l’illusion qu’Egan Bernal avait des envies offensives ce vendredi avec un rythme au col de Néronne qui a fait craquer Guilllaume Martin et Romain Bardet. Mais l’accélération de Michal Kwiatkowski masquait en fait les limitations de plus en plus évidentes du Colombien sur ce Tour. Limites exposées sur le Puy Mary.
Une fois de plus, l’accélération de Tadej Pogacar a fait sortir le maillot jaune par la fenêtre. Plus ennuyeux, Bernal n’a pas pu suivre Richie Porte et Miguel Angel Lopez, mieux que lui dans cette ascension. Troisième du classement général, le leader des Ineos Grenadiers devra trouver ses meilleures jambes pour desserrer l’emprise du duo slovène Roglic-Pogacar sur ce 107e Tour de France.