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Après la tempête, le Royaume-Uni et l’UE reprennent les pourparlers

Le vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic à Bruxelles, le 9 septembre 2020. – Olivier HOSLET / PISCINE / AFP

Après plusieurs semaines de tension, et malgré une confiance ébranlée par le revirement britannique, Le Royaume-Uni et
l’Union européenne reprennent, ce lundi, leurs discussions sur leur future relation commerciale après
Brexit.

Le vice-président de la Commission européenne, Maros Sefcovic, et le secrétaire d’État britannique, Michael Gove, doivent se rencontrer ce lundi midi à Bruxelles. Ils devraient revenir sur le projet de loi très controversé à l’étude au Parlement britannique, qui remet en cause certains engagements pris par le Royaume-Uni dans l’accord régissant son départ de l’UE le 31 janvier.

Neuvième et dernière réunion à l’ordre du jour

Le texte revient sur certaines dispositions douanières et d’aides publiques pour la province britannique d’Irlande du Nord, destinées à éviter le retour d’une frontière avec la République d’Irlande, garantie essentielle pour le maintien de la paix. sur l’Ile. Furieux à ce revirement, qui violerait de l’aveu même du gouvernement britannique le droit international, les Européens ont donné à Londres jusqu’à la fin du mois pour retirer leur projet, sous peine de poursuites judiciaires.

Les négociateurs doivent alors entrer dans le vif du sujet mardi: un nouveau cycle de discussions sur leur future relation, le neuvième depuis mars et le dernier à ce jour à l’ordre du jour. De sources corroborantes, aucune percée n’est attendue au cours de cette semaine de discussions dans la capitale belge. Mais « la voie vers un accord devra être identifiée », insiste un diplomate européen. «Si nous n’avons aucun mouvement, le processus sera en grande difficulté», prévient-il. Et le spectre d’un « no deal », qui secouerait davantage des économies déjà fragilisées par l’épidémie de coronavirus, hanterait une fois de plus l’esprit des gens.

Les deux parties « encore très éloignées l’une de l’autre »

Les discussions doivent se terminer vendredi, alors que les chefs d’État et de gouvernement de l’UE se réunissent à Bruxelles pour un sommet de deux jours, qui commence jeudi. Ils se déroulent dans un calendrier particulièrement serré: le Premier ministre britannique Boris Johnson a laissé les négociateurs jusqu’au 15 octobre, date d’un sommet européen à Bruxelles, pour parvenir à un accord. Les Européens estiment qu’un accord commercial doit être conclu avant la fin octobre.

L’objectif est de laisser le temps nécessaire à la ratification du texte pour qu’il entre en vigueur le 1er janvier 2022, date à laquelle la période de transition est terminée pendant laquelle le Royaume-Uni continue d’appliquer les normes européennes. Mais les discussions butent encore sur plusieurs « sujets sensibles » sur lesquels les deux parties restent « encore très éloignées l’une de l’autre », selon un autre diplomate européen. Parmi elles, la question éternelle des garanties requises par l’UE en matière d’aides fiscales, sociales, environnementales et surtout d’État, pour éviter de voir l’émergence d’une économie dérégulée de l’autre côté de la Manche, qui la concurrencerait. de manière injuste.

« Nous avons affaire à un partenaire en qui nous ne pouvons pas faire confiance »

Un accord sur la pêche, permettant aux Européens de continuer à pêcher dans les eaux britanniques, très poissonneux, reste également à trouver – même si Londres a présenté, lors du tour précédent, une tentative de compromis. Enfin, la «gouvernance» du futur accord, en particulier la manière dont Londres et Bruxelles seront amenées à résoudre leurs futurs litiges commerciaux (et la place de la Cour de justice de l’UE dans ce processus), continue de poser des problèmes .

Le projet de loi britannique a gravement échaudé les États membres, qui entendent conclure un accord aussi solide que possible, comme une assurance contre toute tentative future de redressement. «L’intention est de délimiter le texte légalement. Pas sûr que les Britanniques soient prêts pour ça », explique une source européenne. «Ils sont très détendus à l’idée de réinterpréter des dispositions qu’ils n’aiment pas, voire de les violer», poursuit-elle. «Nous avons affaire à un partenaire en qui nous ne pouvons pas faire confiance. « 

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François Faure

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