Économie

Les malheurs d’Areva en Finlande coûteront (encore) à l’Etat plus de 600 millions d’euros

Nouvelle facture lourde en perspective pour l’Etat dans la longue série du site EPR en Finlande. Selon nos informations, le gouvernement doit à nouveau couvrir les coûts supplémentaires de l’aventure finlandaise. Après un premier chèque de 400 millions d’euros signé cet été, un second, évalué entre 600 millions et 800 millions d’euros, sera nécessaire.

Débutés en 2005, travaux sur le réacteur de troisième génération EPR d’Olkiluoto, dans le sud-ouest de la Finlande, devait initialement prendre fin en 2009 et coûter environ 3 milliards d’euros. Après avoir enchaîné les difficultés techniques, les retards et les surcoûts, le réacteur ne sera pas connecté au réseau avant février 2022 – au mieux -, selon Opérateur finlandais TVO. Le coût total du projet, non communiqué, est désormais proche de 10 milliards d’euros.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Nucléaire: les nouvelles dérives de l’EPR en Finlande pourraient coûter cher à l’Etat français

Une nouvelle déception pour un projet qui n’a cessé d’accumuler des problèmes, alors qu’il était à l’origine destiné à être la vitrine du savoir-faire nucléaire franco-allemand. Le site mené par le consortium Areva-Siemens a désormais douze ans de retard, un peu plus que celui duEPR de Flamanville (Channel), qui ne devrait pas être raccordé au réseau avant 2023. Seuls deux réacteurs EPR sont opérationnels dans le monde, à Taishan, dans la province du Guangdong, en Chine.

Années de conflit

Pour faire face aux nombreux aléas du site, Areva doit donc assumer ces surcoûts. Cependant, l’entreprise fait face à un handicap important: elle n’a pas les moyens financiers et pourrait se retrouver en suspension de paiements en avril 2022 si l’Etat n’intervient pas.

READ  Wall Street plonge à nouveau, miné par la technologie

Pour comprendre cet imbroglio, il faut remonter à la quasi-faillite du groupe Areva en 2015, scindé en trois sociétés. Une opération qui a coûté 7,5 milliards d’euros aux finances publiques: 2,5 milliards pour la création d’Orano, qui gère le combustible nucléaire, 3 milliards pour EDF pour acheter Framatome, qui fabrique les réacteurs et, enfin, 2 milliards pour conserver la structure Areva SA. Cette société, détenue à 100% par l’Etat, a été conçue comme une entité entièrement vouée à la finition, le plus rapidement possible, du chantier finlandais catastrophique d’OL3. Cette réorganisation a été pensée et mise en œuvre sous le mandat de François Hollande par son ministre de l’Économie, Emmanuel Macron.

Lire aussi Pour Bruno Le Maire, les «dérives» de l’industrie nucléaire sont «inacceptables»

Après des années de conflit entre Areva et TVO, un accord global a été signé en mars 2019: le groupe français a payé 450 millions d’euros de pénalités à TVO et s’est engagé à terminer le site avant la fin de cette même année. Les nouveaux retards annoncés en août obligent Areva à payer 400 millions d’euros supplémentaires, dans le cadre de cet accord.

Vous avez 34.91% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Yseult Sauveterre

"Fier lecteur. Troublemaker. Gamer. Organisateur. Créateur total. Fanatique de bière."

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
Fermer
Fermer