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comment en sommes-nous (encore) arrivés à cela?

« Le 15 décembre, si nous avons atteint environ 5000 contaminations par jour et environ 2500 à 3000 personnes en réanimation, nous pourrons passer à une nouvelle étape », a assuré Emmanuel Macron le 24 novembre, pour détailler les trois étapes de le déconfinement.

La déconfinement sera finalement moins allégée que prévu, avec un couvre-feu avancé à 20 heures, et aucune réouverture des lieux culturels.

En cause: on est trop loin des objectifs … et le risque est grand, pour le gouvernement, de voir l’épidémie resurgir au cœur de l’hiver, ce qui justifie les ajustements détaillés par Jean Castex ce jeudi. État des lieux.

Les indicateurs s’améliorent …

Reconfiguré depuis le 31 octobre, le pays a depuis vu presque tous les indicateurs s’améliorer de manière significative. Et ce, malgré un confinement moins strict que lors de la première vague: écoles ouvertes, nombreuses activités autorisées, plus de commerces ouverts. Enfermement plus court aussi: à peine quatre semaines avant le premier soulagement, contre le double au printemps.

Mais la maladie est mieux connue, mieux traitée et mieux surveillée: de 50 à 60 000 contaminations par jour, on est donc retombée à environ 10 000.

Le nombre d’hospitalisations pour covid, qui a culminé à 33 500 à la mi-novembre, a également diminué. Tout comme le nombre de patients en réanimation, est retombé à environ 3000 après avoir approché les 5000. Pour les patients covid uniquement.

Le taux d’incidence (nombre de nouveaux cas pour 100 000 habitants sur une semaine), qui est passé à 500, est tombé à un peu plus de 100 au niveau national.

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Cependant, il reste significativement plus élevé en Auvergne-Rhône-Alpes (160) et en Bourgogne-Franche-Comté (176).

Et, partout, toujours bien au-dessus du niveau dit de «vigilance», fixé à 50 au niveau national.

… mais la situation reste très fragile

Et c’est tout le problème: si les indicateurs se sont tous améliorés, ils restent – eux aussi – à un niveau élevé. Beaucoup plus élevé que lors du déconfinement en mai.

Pourquoi? Un confinement plus court et moins strict et la réouverture de plusieurs magasins fin novembre ne sont probablement pas pour rien.

Comme en témoigne le «haut plateau» sur lequel les chiffres de contamination sont remontés depuis trois semaines: avec une moyenne quotidienne de 10 à 12 000 nouveaux cas, nous sommes loin de l’objectif de 5 000. Et ces données stagnent depuis fin novembre.

Au risque de grimper rapidement face à la levée des restrictions. Cependant, à l’approche des grands déplacements des fêtes de fin d’année et du froid inhérent à l’hiver, la situation pourrait mettre l’hôpital sous haute tension.

Après avoir dépassé le pic du printemps (33 500 personnes hospitalisées pour covid) le 16 novembre, le chiffre est retombé à environ 25 000. C’est beaucoup, surtout avec, encore une fois, plus de 3 000 personnes en réanimation. C’est surtout plus que le 11 mai.

La baisse est également plus lente qu’au printemps: le nombre de patients hospitalisés avait baissé de 1,5% par jour en moyenne, contre 1,2% cet automne. Idem pour la poulie: 3,2% de baisse journalière en mai, contre 1,9% en novembre et décembre.

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Cependant, le contexte est très différent: en hiver, généralement, les unités de soins intensifs sont pleines, ou presque, avec des patients souffrant d’autres pathologies.

Enfin, les choses ne s’améliorent pas non plus du côté des décès: après une baisse notable en novembre, ces chiffres se heurtent à un seuil de 300 décès par jour en moyenne.

Et ont même montré une augmentation ces derniers jours. A noter que les chiffres de décès donnent une indication de la virulence de l’épidémie avec deux à quatre semaines de retard …

Cette carte de santé publique française ne montre que la surmortalité liée à la deuxième vague, et plusieurs régions affichent déjà une surmortalité jugée «élevée», voire «exceptionnelle» début décembre.

D’un tableau «clinique» si fragile, le gouvernement craint donc que l’épidémie ne décolle à partir de cette mi-décembre, avec de lourdes conséquences sur le système hospitalier en plein hiver.

Rolande Desroches

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