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Dans la bataille Trump-Biden, les conventions n’ont peut-être rien changé

Joe Biden face à Donald Trump (photomontage). – SIPANY / SIPA – JAE HONG / SIPA

Deux conventions pour rien? Deux mois à partir de l’élection présidentielle du 3 novembre, Joe Biden et Donald Trump ont chacun livré leur plaidoyer final aux électeurs. En faisant de cette élection une « bataille pour l’âme de la
Amérique «, Les deux candidats ont surtout cherché à mobiliser leur base, sans vraiment s’adresser aux 10 à 15% d’indécis qui devraient faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Oui
Joe Biden garde sept points d’avance dans les sondages, le jeu est encore loin d’être terminé. Avec, comme arbitre d’un référendum pour ou contre
Donald Trump, le coronavirus et les tensions raciales qui rendent la situation particulièrement instable.

Deux conventions sans surprises ni échecs majeurs

Alors que le nombre de morts de Covid-19 dépassait 180000 aux États-Unis, les démocrates ont tenu une convention essentiellement virtuelle. Ils mettent en avant les Américains touchés par la pandémie, et Joe Biden a accusé le président américain d’avoir « échoué dans sa mission la plus importante: protéger les Américains ». Promettant de ramener «la lumière après les années sombres» de Donald Trump, le candidat démocrate a fait des injustices raciales sa priorité et a choisi Kamala Harris pour l’accompagner.

Donald Trump s’est offert un sacre controversé devant 1000 supporters réunis dans les jardins de la Maison Blanche. Il s’est fait passer pour « le protecteur du rêve américain », accusant Joe Biden d’être « aux ordres de la gauche radicale. Adoptant un ton dur face aux manifestations marquées par la violence à Kenosha, il a répété qu’il serait » le président de la loi et de l’ordre »et juré« de toujours défendre la police ».

Disciplinés, les deux hommes ont évité toute controverse majeure – Donald Trump a lu son prompteur de façon monotone sans trop s’en écarter et Joe Biden s’est réveillé avec un discours tranchant. Pour Doug Heye, ancien porte-parole du Parti républicain, «les deux conventions ne devraient pas avoir d’impact» sur le scrutin.

Un écart stable, sept points d’avance pour Biden

Selon les sondages réalisés en moyenne par RealClearPolitics, Joe Biden a actuellement sept points d’avance sur Donald Trump à l’échelle nationale. Depuis un an, l’écart est resté relativement stable, oscillant entre quatre et dix points de différence. Hillary Clinton avait également pris la tête mais la course s’était resserrée à plusieurs reprises, et pas seulement dans la dernière ligne droite.

Le président américain, lui, a doublé la mise et fait le pari de la «majorité silencieuse». Plusieurs démocrates ont mis en garde leurs collègues ces dernières semaines: le vote Trump reste sans aucun doute sous-estimé, bien que les instituts de vote aient tenté de corriger leurs échantillons de 2016 dans lesquels les électeurs qualifiés étaient surreprésentés.

Huit états cruciaux, avec Covid-19 et l’insécurité en jeu

Fin juillet, 13% des Américains ont dit qu’ils étaient encore indécis. C’est moins qu’à la même époque en 2016 (20%). Si Donald Trump avait créé la surprise dans le Midwest, c’est notamment parce que ceux qui l’avaient tranché à la dernière minute l’avaient clairement favorisé. Cette année encore, l’élection devrait se jouer dans huit États: Géorgie, Ohio, Caroline du Nord, Arizona, Floride, Wisconsin, Pennsylvanie et Minnesota, où Trump et Biden sont au coude à coude.

Deux mois avant les élections, l’économie et la pandémie de coronavirus demeurent préoccupation numéro 1 Les Américains. Dans son discours, Donald Trump a promis un vaccin « avant la fin de l’année ». Si une annonce juste avant l’élection pouvait avoir un impact majeur, c’est surtout l’évolution des courbes de chômage et de mortalité qui pèsera le plus, estime Doug Heye.

Du côté des manifestations contre la brutalité policière, les excès et la violence permettent à Donald Trump de soulever le spectre de l’insécurité et de l’anarchie, a expliqué en mai à 20 minutes Omar Wasow, professeur et chercheur en sciences politiques à Princeton spécialisé dans les questions raciales. À l’inverse, des manifestations pacifiques aident les démocrates en stimulant la participation des minorités sans effrayer les électeurs blancs des banlieues riches. Au final, si Joe Biden a l’avantage jusqu’à présent, 2020 a prouvé une chose: tout peut changer très rapidement.

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Marian Dufour

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