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est-ce que prendre de l’ibuprofène est dangereux?

Devriez-vous éviter de prendre de l’ibuprofène lorsque vous êtes infecté par le coronavirus? En France, le ministre de la Santé Olivier Véran avait déconseillé d’en prendre en mars. « La prise d’anti-inflammatoires (ibuprofène, cortisone …) pourrait être un facteur d’aggravation de l’infection. En cas de fièvre, prenez du paracétamol », a-t-il tweeté.

Mais dans le reste du monde, les recommandations ne sont pas forcément les mêmes. Au Canada et au Royaume-Uni par exemple, l’ibuprofène n’est pas recommandé. Le 27 mai 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a même ajouté à la liste des médicaments à utiliser pour traiter la douleur associée au Covid-19.

Pour certains laboratoires, cette spécificité française qui n’a pas de sens. Il faut dire qu’ils souffrent particulièrement de ces recommandations: en mars-avril, les ventes d’ibuprofène ont a chuté de 80% en mars-avril. Certains spécialistes, comme Nicholas Moore, directeur général de la plateforme de pharmaco-épidémiologie de Bordeaux, partagent également cet avis. Il s’est exprimé mardi 3 novembre sur le sujet, lors d’une conférence de presse organisée par le laboratoire Zambon, qui fabrique notamment de l’ibuprofène.

« Une douzaine d’études ont été réalisées. Les AINS sont-ils [anti-inflammatoires non stéroïdiens, dont fait partie l’ibuprofène, NDLR] augmenter le risque d’attraper Covid-19? Non. Lorsque vous êtes positif, êtes-vous plus susceptible d’avoir une forme sévère? Nous avons neuf études qui montrent qu’il n’y a pas de risque supplémentaire de décès« , il s’indigne dans le quotidien 20 minutes.

Évitez l’automédication et demandez à un médecin

En France, les recommandations en la matière reposent sur la principe de précaution. Au début de l’épidémie, plusieurs patients prenant des anti-inflammatoires ont développé une infection plus grave. Selon la Société française de pharmacologie et de thérapeutique, ils pourraient augmenter le risque de «complications bactériennes graves, nécessitant des soins hospitaliers voire des soins intensifs, et ce quel que soit l’âge, même chez les patients jeunes en bonne santé, sans facteurs de risque ni autres maladies associées ».

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Mais pour Nicholas Moore, cela serait lié à un biais: les patients qui développent des formes sévères de la maladie sont également plus susceptibles de prendre de l’ibuprofène, pour la simple raison qu’ils souffrent.

Si le débat scientifique est difficile à trancher, d’autant plus que le coronavirus est encore mal compris, il vaut mieux éviter de prendre de l’ibuprofène en premier recours par précaution, et préfèrent le paracétamol. Par contre, si la douleur persiste, il appartient au médecin de décider de prendre ou non un anti-inflammatoire. En général, il vaut mieux éviterautomédication.

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Rolande Desroches

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