Économie

Les Français ont cessé d’épargner comme au temps de l’enfermement

L’accumulation d’économies extraordinaires, observée dès les premiers jours de l’accouchement, et qui s’est poursuivie mois après mois, s’est finalement terminée avec la rentrée de septembre. A l’occasion de la publication de son rapport annuel sur l’épargne réglementée mardi 27 octobre, la Banque de France a fait le point sur l’impact de la crise liée à l’épidémie de Covid-19 sur la situation financière des ménages et constaté que l’épargne circule déposés chaque mois sur des comptes courants, des comptes d’épargne ou détenus en espèces ont retrouvé, à la fin de l’été, leur vitesse de croisière d’avant Covid.

Alors qu’en moyenne ces flux mensuels atteignaient un peu plus de 6 milliards d’euros avant la crise sanitaire, ils avaient bondi à plus de 22 milliards d’euros en mars, à près de 27 milliards en avril, puis se sont maintenus autour d’une vingtaine de milliards d’euros jusqu’en juillet. Il s’agissait, selon la Banque de France, d’une «épargne forcée», liée à la baisse de la consommation. Mais après un effondrement en août – un mois encore atypique – ces dépôts bancaires sont redescendus sous les 6 milliards d’euros en septembre.

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Le flux d’épargne bancaire (le différentiel entre les dépôts bancaires et les emprunts contractés par la clientèle) a même été négatif, à – 3,3 milliards d’euros en septembre, pour la première fois depuis le début de l’épidémie. Les montants d’épargne bancaire accumulés depuis mars ont donc commencé à diminuer, passant de près de 87 milliards d’euros en août à 83 milliards le mois suivant. « C’est le début de la normalisation », nous avons dit à la Banque de France. Les nouvelles mesures de restrictions sanitaires pourraient cependant relancer le mouvement de «surépargne».

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Des PEL « anciens » qui pèsent lourdement

En se concentrant sur l’épargne des Français, la banque centrale a également voulu se concentrer cette année sur l’un des produits phares de la France: le plan d’épargne logement (PEL), détenu par 20% des Français, et dont le stock s’élevait, à la fin de 2019, à 282 milliards d’euros (plus que les 278 milliards d’euros accumulés par les particuliers sur le Livret A).

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Dans l’avant-propos du rapport sur l’épargne réglementée, le gouverneur de la Banque de France a attaqué les «anciens» PEL, ouverts avant 2011, dont la rémunération moyenne est actuellement de 4,4%. Avec de tels rendements en période de taux d’intérêt bas, voire négatifs, ces PEL « Peser sur le financement de l’économie française », a déclaré François Villeroy de Galhau. Le cadre juridique de ce placement a été réformé par les pouvoirs publics en 2011, en introduisant une révision annuelle de la rémunération des nouveaux PEL (elle est désormais de 1%), et une durée maximale de quinze ans. Cependant, selon les calculs de la Banque de France, si tous les plans d’épargne logement souscrits avant 2011 voyaient leur rémunération fixée à 1%, « Le gain en termes de ressources finançant l’économie serait de l’ordre de 4 milliards d’euros ».

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Yseult Sauveterre

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